Le comité exécutif de la Ville de Montréal a ordonné mercredi une série de changements majeurs au projet de transformation d'une portion de l'autoroute Bonaventure en boulevard, à l'entrée du sud du centre-ville, entre le canal de Lachine et la rue Notre-Dame.

Le «scénario de référence révisé» adopté mercredi par l'administration Applebaum-Blanchard a pour principal effet de supprimer l'aménagement d'un couloir pour les autobus qui aurait amené environ 1200 passages de véhicules par jour dans un secteur résidentiel en émergence, rue Dalhousie, dans le quartier Griffintown.

En plus d'un coût estimé à 120 millions de dollars, des démolitions nécessaires à la réalisation de ce projet et d'un «empiètement» sur un immeuble patrimonial, le «corridor Dalhousie» a soulevé une vive opposition chez les résidants du secteur, qui craignaient pour leur qualité de vie.

On estime qu'environ 1200 autobus font la navette quotidiennement entre le centre-ville et la Rive-Sud. Ils transportent plus de 20 000 passagers, surtout en période de pointe, le matin et le soir.

Entre le pont Champlain et le terminus Centre-ville, situé sous l'immeuble du 1000, rue De La Gauchetière Ouest, ces autobus empruntent l'autoroute Bonaventure actuelle.

Or, le projet Bonaventure consiste à reconstruire au sol l'une des portions surélevées de l'autoroute actuelle, entre le canal de Lachine et le centre-ville. L'autoroute prendra ainsi la forme d'un boulevard sur une distance d'environ 1 kilomètre.

Le rétrécissement des voies de circulation et la réduction de la vitesse des véhicules entraînés par ce changement pourraient provoquer une congestion routière chronique aux heures de pointe. Pour remédier au problème, la Société du Havre de Montréal (SHM) a proposé, en 2010, de «sortir» ces centaines d'autobus du futur boulevard Bonaventure en leur faisant emprunter un couloir parallèle, à l'ouest de l'autoroute actuelle.

Autre scénario

Le nouveau scénario de référence adopté par le comité exécutif de la Ville demande au Bureau de projet mixte (Ville-SHM) et à la Direction des transports de la Ville de faire plutôt passer les bus par la rue Duke, à l'est de Bonaventure.

Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest et vice-président du comité exécutif de la Ville, Benoît Dorais, a insisté mercredi sur le fait que le «scénario Duke» réduit les impacts sur les résidants, de même que les coûts et la complexité du projet. Il a assuré que sa viabilité sur le plan de l'efficacité des déplacements d'autobus a été vérifiée à l'aide d'une modélisation mathématique de la circulation.

L'Agence métropolitaine de transport (AMT), responsable des transports en commun métropolitains, collaborera au nouveau scénario imposé par la Ville de Montréal. Une porte-parole, Brigitte Léonard, a indiqué mercredi que l'AMT prendra connaissance des modélisations afin de valider le nouveau projet de la Ville.

Le coût du projet Bonaventure a été estimé à 200 millionsde dollars en 2010, en plus des 120 millions du «corridor Dalhousie». Dans un sommaire décisionnel rendu public mercredi, le coût du projet est estimé à 141,7 millions, sans compter les coûts du couloir d'autobus.