Après «300 ans à tenir ses réunions derrière des portes closes», selon la formule du maire Michael Applebaum, le comité exécutif de Montréal s'ouvre au public... sur l'internet.

Mercredi, à compter de 8h30, les travaux de cette instance par laquelle transitent toutes les décisions importantes de la Ville, notamment l'attribution des contrats, seront diffusés sur le web. L'ordre du jour et les documents explicatifs sont déjà en ligne depuis ce matin, à partir de l'adresse ville.montreal.qc.ca.

Seule exception : les dossiers confidentiels, qui représentent environ 10% de tout ce qui est discuté, feront l'objet d'un huis clos. Les points touchant le budget, des changements de zonage qui pourraient susciter la spéculation, la sécurité publique, le secret commercial ou l'«acceptabilité sociale» ne seront dévoilés que quand la décision définitive sera prise.

«Ce pourrait être par exemple une maison pour femmes battues, pour itinérants ou pour autochtones, illustre le président du comité, Laurent Blanchard. Nous ne voulons pas susciter de levée de boucliers avant même que la décision soit prise.»

Après la mise sur pied d'un comité exécutif de coalition, le maire Applebaum a décrit cette deuxième mesure comme «historique». «C'est un geste dont je suis extrêmement fier. Il va permettre aux citoyens de juger eux-mêmes de la pertinence des décisions. Pour reprendre confiance dans leur Ville, la transparence est le remède, et il fallait avoir la volonté politique de l'appliquer.»

Le comité exécutif se prononcera demain sur 75 dossiers, dont 10 ont été classés confidentiels. Sept concernent le budget 2013 révisé, deux, des appels d'offres qu'on souhaite lancer, et un vise un projet de logements sociaux.

Ces décisions seront cependant rendues publiques au plus tard vendredi, assure-t-on au cabinet du maire.

Michael Applebaum n'exclut pas, dans un deuxième temps, de permettre aux citoyens d'assister aux réunions du conseil, qui devront alors se tenir dans une salle plus grande. «Laissez-moi voir comment ça va fonctionner. Pour la suite, on va voir si on est prêts.»