La rue Sainte-Catherine avait des allures de fourmilière dimanche avec ses boutiques pleines à craquer. Les commerçants, quant à eux, constatent que la frénésie de Noël se fait toujours attendre chez les consommateurs, peu nombreux à magasiner leurs cadeaux de Noël.

«C'est encore trop tranquille, a dit d'emblée Caroline Lemieux, gérante du magasin de vêtements Simons. J'ai l'impression que cette année, ça va commencer à la dernière minute.»

Malgré une grande affluence dans son magasin, les clients de Noël n'étaient pas au rendez-vous. Selon elle, la neige qui se fait toujours attendre à Montréal et le temps clément des derniers jours y sont pour quelque chose.

«Les week-ends où il fait très froid, il y a beaucoup plus de monde. Quand la neige va arriver, les clients devraient suivre.»

Quelques rues plus loin, le magasin Mexx affichait plusieurs promotions alléchantes. Mais pour Linda Lemay, il est beaucoup trop tôt pour se soucier des cadeaux qui iront sous le sapin. «Le pire, c'est que je sais que je risque de faire des économies si j'achète tout maintenant! s'est exclamée la maman de deux enfants. On dirait que je ne suis pas dans cet état d'esprit, tout simplement.»

Pour le gérant de Mexx, Mathieu Brun, il n'y a aucun doute: ce qui a attiré la foule au centre-ville dimanche, c'était le Black Friday. «Les gens ne sont pas dans la dynamique du temps des Fêtes. C'est encore novembre, ils en profitent pour acheter, mais pas pour Noël. C'est encore loin dans leur tête.»

À la boutique West Coast du centre Eaton, Amélie Laurion pliait tranquillement des pull-overs. Sans neige sur le sol, ce magasin qui vend des manteaux d'hiver n'est pas souvent visité. «Le 15 décembre, ça devrait commencer. Ici, c'est un magasin d'hommes, et les hommes attendent toujours la neige pour acheter leur manteau d'hiver ou leurs cadeaux!» a lancé l'assistante-gérante à la blague.

Forcer les ventes

Si plusieurs commerçants attendent donc la mi-décembre pour donner le coup d'envoi aux ventes de Noël, d'autres préfèrent attirer les clients dès maintenant. C'est le cas, entre autres, du magasin de chaussures Aldo, qui a embauché deux employés pour distribuer des feuillets promotionnels.

«Comme il y a beaucoup de monde dans la rue, on fait de la promotion, on donne des papiers, a expliqué Katharine Wand, qui a passé la fin de semaine à l'intersection des rues Peel et Sainte-Catherine. Il faut que les gens sachent que nos bas prix, ils sont là maintenant!»