Est-ce une question de temps avant que Montréal ait de la cuisine de rue? Ce type de restaurant, souvent installé à l'intérieur d'un véhicule motorisé se déplaçant au rythme de festivals, est populaire dans plusieurs métropoles du monde. Ici, la possibilité de changer les règlements municipaux pour l'accepter est présentement à l'étude et les restaurateurs ont annoncé, mercredi, qu'ils seraient prêts à s'adapter. Mais sous certaines conditions.

«L'industrie de la restauration ne peut être contre la croissance de son secteur, a annoncé le vice-président de l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires (CRFA), Jean Lefebvre. Cependant, un kiosque de cuisine de rue doit être sujet aux mêmes règles et conditions que le restaurant du coin de la rue.»

En plus des règles de salubrité, la manipulation des aliments, l'hygiène et autres, la CRFA réclame que les restaurants ambulants soient interdits à moins de 100 mètres d'un restaurant.

Dans certains arrondissements achalandés de la métropole, cette condition pourrait s'avérer un problème. Des quartiers comme Ville-Marie (le centre-ville), le Plateau-Mont-Royal ou le Vieux-Montréal, qui attirent bon nombre de touristes, pourraient se retrouver dans l'impossibilité d'offrir la cuisine de rue, alors que la demande pour y avoir accès serait très forte.

«Si les citoyens de Montréal désirent ces kiosques de nourriture, la CRFA encourage la mise sur pied d'un projet pilote avant tout, afin de pouvoir analyser la situation et en contrôler le développement», a précisé M. Lefebvre.

Le débat entourant ces restaurants mobiles n'est pas récent à Montréal. En juin dernier, La Presse publiait une entrevue avec le chef de renom Normand Laprise, propriétaire du restaurant Toqué!, qui appuyait cette initiative.

«J'aime Montréal, j'en suis fier et j'aimerais que la gastronomie descende dans la rue. Oui, à la cuisine de rue de qualité, mais à la condition d'avoir une législation sérieuse et rigoureuse», avait-il dit.

«Je ne préconise pas le retour des anciens camions à patates aux odeurs de graisse, insalubres et encombrants. Ni l'envahissement de roulottes au centre-ville à proximité de restaurants existants», croit M. Laprise.

Le débat est entre les mains des élus à l'Hôtel de Ville.