S'ils ont semblé apprécier la façon avec laquelle Gérald Tremblay a tiré sa révérence hier, les syndicats d'employés municipaux n'ont pas caché qu'ils souhaitent que le prochain maire donne une direction différente à la Ville.

Le président du syndicat des cols bleus de Montréal, Michel Parent, qui est entré en poste peu après l'élection de Gérald Tremblay, a trouvé le maire pratiquement méconnaissable, hier soir. «C'est la première fois que je le voyais dans un discours où je ne sentais pas qu'il faisait de la politique, mais plutôt qu'il parlait avec ses tripes. J'ai vu un discours dans lequel il était solide et semblait très franc», a-t-il dit.

La sous-traitance

Il estime qu'en prenant conscience de l'ampleur de la collusion et de la corruption impliquant un groupe restreint d'entrepreneurs, M. Tremblay a fini par se rapprocher de la position défendue par le syndicat depuis des décennies. «Il reste seulement le tiers du nombre de cols bleus qu'il y avait à la fin des années 70. Toute la job est donnée à des sous-traitants, comme ceux qui font le système de collusion et d'enveloppes brunes. Ça coûte bien plus cher de donner ça au privé que de le faire à l'interne», a-t-il affirmé. Il dit par ailleurs tirer un bilan «neutre» de ses relations - ni très bonnes ni très mauvaises - avec Gérald Tremblay.

Il espère que le prochain maire se tournera davantage vers la fonction publique pour les travaux à réaliser.

Les cols blancs

Au syndicat des cols blancs, le président Alain Fugère dresse aussi un bilan mitigé des années Tremblay. Il déplore que le maire n'ait pas réglé le dossier de l'équité salariale chez les cols blancs avant de quitter son poste, et se désole des scandales des compteurs d'eau et du Faubourg Contrecoeur. Mais il se réjouit aussi du règlement du dossier du Grand Prix de Montréal - «un dossier positif» pour Montréal.

Il veut maintenant donner la chance à son successeur de faire ses preuves. «Je suis employé, mais aussi résidant et payeur de taxes. Les hausses de taxes inutiles, comme les tentatives de presser le citron des employés, ce n'est pas ce que je souhaite. J'espère qu'on trouvera des façons plus ingénieuses de faire, et je ne parle pas d'enveloppes brunes, là!», a-t-il lancé.