La Société pour la protection des animaux (SPA) voudrait que Montréal imite Toronto en interdisant la vente de chiens et de chats dans les animaleries.

Satisfaite de voir la Ville de Montréal prendre en main la gestion animalière sur son territoire, la SPA estime toutefois que les mesures annoncées hier ne vont pas assez loin. Elle demande l'interdiction de la vente d'animaux dans les animaleries afin que l'adoption dans les refuges demeure la seule option. Une position que partagent les Centres d'adoption d'animaux de compagnie du Québec (CAACQ). «Si elles ne peuvent plus vendre leurs animaux dans les animaleries, les usines à chiots n'auront plus de marché», indique la présidente de l'organisme, Johanne Tassé.

En septembre 2011, les élus de Toronto ont adopté un règlement bannissant la vente de chiens et de chats dans les animaleries, à moins que ceux-ci proviennent de refuges. La Ville de Richmond en Colombie-Britannique a également fait de même. Or, le vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable des services aux citoyens, Richard Deschamps, a fait valoir à quelques reprises que ce n'est pas une voie qu'entend emprunter Montréal.

Gabriel Villeneuve, directeur de campagne à la SPA, souligne que la décision de l'arrondissement Verdun d'interdire la vente d'animaux non stérilisés est néanmoins un pas en avant. L'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie interdit pour sa part depuis le début de l'année la vente d'animaux dans tout nouveau commerce.

La SPA dénonce également que la décision de la Ville de Montréal de confier la gestion du nouveau centre à un organisme sans but lucratif (OSBL), plutôt que de le gérer elle-même. «C'est une question de transparence, affirme Gabriel Villeneuve. Si ce n'est pas géré par la Ville, ce sera plus difficile d'obtenir des données et en cas de problèmes, la Ville va mettre la responsabilité sur l'organisme.» Conscient qu'un tel mode de gestion serait plus coûteux, M. Villeneuve soutient que ce centre pour animaux fait partie des services à la population qui n'ont pas pour but d'être rentables.

Il appelle aussi à la responsabilisation des propriétaires d'animaux. «Ce n'est pas qu'à la Ville à agir, fait-il valoir. On a un problème particulier au Québec. Les gens gardent leurs animaux en moyenne 11 mois. C'est beaucoup moins que dans le reste du Canada.»