La Ville de Montréal prévoit investir au moins 23 M$ dans la création d'un centre municipal de services animaliers. C'est 18 millions $ de plus que ce qu'avait au départ estimé le maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Le centre, dont l'ouverture est prévue en 2014, servira de refuge aux animaux abandonnés. Ce projet s'inscrit dans la volonté de la Ville de Montréal de prendre en main la gestion animalière sur son territoire, à la suite d'un reportage diffusé le 11 avril 2011 à l'émission Enquête de Radio-Canada. Le reportage faisait état de faits troublants sur le sort réservé aux animaux au refuge du Berger Blanc, à Montréal. Quelques semaines plus tard, devant les pressions du parti d'opposition Vision Montréal pour que la Ville prenne le contrôle de la gestion animalière, le maire déclarait que la mise en place d'un service municipal de collecte et de refuge pour les animaux abandonnés coûterait environ 5 millions $.

«En regardant les meilleures pratiques et la meilleure organisation possible sur le plan spatial et géographique, on est arrivé à une conclusion où il y avait un coût, a justifié cet après-midi le vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable des services aux citoyens, Richard Deschamps. Ça se compare à des constructions autres dans d'autres domaines. On a même évalué les coûts au pied, au mètre carré. On a une vision qui est plus précise, articulée et ça nous permet de donner un chiffre plus précis.»

L'emplacement de ce nouveau refuge n'a pas encore été déterminé. La Ville de Montréal est présentement à la recherche d'un terrain disponible, dont elle est propriétaire de préférence. L'estimation des coûts de 23 M$ n'inclut pas les coûts d'achat d'un terrain et de décontamination, si nécessaire.

Par le biais d'appels d'offres, la Ville octroiera la gestion de ce centre à un organisme à but non lucratif qui aura pour mandat d'accueillir les animaux abandonnés par leur propriétaire et de leur chercher un nouveau foyer. Les contrats qui lient déjà la Ville de Montréal au Berger Blanc et à la SPCA seront honorés.

Réglement harmonisé

La Ville de Montréal compte également harmoniser les différents règlements des arrondissements concernant les animaux. Le projet de règlement qui sera présenté aux arrondissements prévoit notamment que les propriétaires de chiens et de chats devront détenir un permis et ne pourront posséder plus de quatre animaux, dont un maximum de deux chiens. Les chiens devront être tenus en laisse en tout temps, sauf chez leur propriétaire et dans les parcs canins. Le contrôle à l'égard des chiens dangereux sera également resserré.

L'objectif de ces mesures est de s'attaquer à la surpopulation animale dans la métropole et de diminuer le nombre d'animaux euthanasiés, présentement estimé à 15 000 par année. Richard Deschamps a tenu à rappeler que cette problématique n'est pas que l'affaire de l'administration municipale. «On compte énormément sur la responsabilisation des propriétaires d'animaux», a-t-il déclaré.

Membre du comité d'experts consulté par la Ville de Montréal, le président de l'Ordre des vétérinaires du Québec, Joël Bergeron, s'est dit optimiste quant à l'impact qu'auront les mesures annoncées aujourd'hui. «En réussissant à responsabiliser les propriétaires qui identifient leurs animaux, qui les stérilisent, pour diminuer la surpopulation des animaux non désirés, on va ultimement, on l'espère, réduire le nombre d'abandons et d'euthanasies», a-t-il remarqué.