Une cliente de la Société de transport de Montréal (STM) a porté plainte contre un employé qui a placé dans la vitre de son guichet une affichette disant: «Au Québec, c'est en français que ça se passe!»

Jessica Rodrigues, qui utilise quotidiennement les transports en commun, a aperçu le mot mercredi soir, vers 19h, à la station Villa-Maria, sur la ligne orange. Elle s'est sentie «insultée» par la teneur politique de l'affichette.

«Je ne pouvais pas croire que quelqu'un ait pris le temps de faire cette affiche et de la placer, a dit Mme Rodrigues à La Presse, dont le français n'est pas la langue maternelle. Si c'était moi, si j'étais touriste, si j'avais un problème à m'exprimer en français, cette personne-là aurait été impolie avec moi et aurait refusé de me servir.»

La jeune femme de 26 ans n'a pas voulu débattre avec l'employé; elle a préféré porter plainte à la STM le soir même, avec une photo à l'appui. Mais ça ne semble pas avoir été suffisant, déplore-t-elle. À 18h45 jeudi, au début de son quart de travail, le préposé a de nouveau affiché son slogan.

Le responsable de la station Villa-Maria est alors immédiatement intervenu, a souligné la porte-parole de la STM, Marianne Rouette. «C'est inacceptable. Il s'agit de l'initiative personnelle d'un employé. Il doit être rencontré par son supérieur immédiat et, si c'est nécessaire, les mesures appropriées vont être prises.»

La porte-parole ajoute que la STM applique la «tolérance zéro» en matière de discrimination et qu'un code d'éthique précis s'applique à tous les salariés.

Photo virale

Jessica Rodrigues a quant à elle publié la photo incriminante sur Facebook. Depuis, le cliché a enflammé les réseaux sociaux et se répand à une vitesse impressionnante.

Les commentaires fusent de tous côtés, et la communauté anglophone a eu tôt fait de manifester son mécontentement. Certains ont rebaptisé la STM la «Société de transport de Marois», alors que d'autres appellent directement à la violence. What movie was that where the crazy terrorist poured gaz through the money slot? , a écrit quelqu'un sur Facebook («Quel est le film où le terroriste fou verse de l'essence dans la fente à monnaie?)

«Tout ce que je veux, c'est que cette personne soit sanctionnée», a fait savoir Mme Rodrigues, navrée de constater que le débat a tourné au vinaigre.

Selon Marianne Rouette, les plaintes que reçoit par la STM sur la langue de service ne sont pas en hausse. Le nombre est constant depuis 2011, soit 42 cas. «Il ne faut certainement pas lier cette dernière plainte à l'élection du Parti québécois.»