Projet Montréal s'engage à revoir de fond en comble la gouvernance de la métropole s'il est porté au pouvoir en 2013. La deuxième opposition propose de réduire le nombre d'arrondissements de 19 à un maximum de 13 et de 103 à 65 le nombre d'élus. Au passage, le parti abolirait les mairies d'arrondissement pour que Montréal ait un seul maire.

Ouvertement en campagne en vue des élections de novembre 2013, Richard Bergeron a annoncé aujourd'hui que l'un des premiers gestes qu'il ferait comme maire serait de simplifier l'administration montréalaise. L'Office de consultation publique de Montréal consulterait la population pour que de nouvelles structures soient en place à temps pour le scrutin de 2017.

Cette consultation ne partirait pas d'une feuille blanche puisque Projet Montréal a présenté ce matin une quinzaine de propositions. Les changements les plus importants toucheraient avant tout le nombre d'arrondissements, que la deuxième opposition ferait passer de 19 à un maximum de 13. Projet Montréal s'est bien gardé de dire lesquels seraient fusionnés.

Autre changement majeur, Projet Montréal souhaite abolir les 38 postes de conseiller d'arrondissement. Du coup, la métropole ne compterait plus que 65 élus.

Il entend également remplacer les maires d'arrondissement par des présidents. Geste avant tout symbolique, de l'aveu de Richard Bergeron, ce changement permettrait tout de même de démettre ou de changer le dirigeant d'une administration locale puisque celui-ci serait choisi par les autres élus et non plus lors du scrutin. Cette formule a d'ailleurs été utilisée à Montréal de 2002 à 2006 et est toujours en vigueur à Québec.

Plusieurs autres propositions touchent la gestion de la Ville. Projet Montréal souhaite ainsi réunir les conseils d'agglomération et les conseils municipaux au motif que des rencontres séparées sont inutiles. «Les villes liées n'ont aucun pouvoir, ce n'est qu'un exercice de frustration», a déploré M. Bergeron.

Son parti ouvrirait également aux partis de l'opposition les réunions du comité exécutif, ces rencontres de la garde rapprochée du maire où sont prises les principales décisions.

Enfin, Projet Montréal interdirait aux élus d'occuper un autre emploi à temps plein. «Il y a énormément d'élus, surtout dans le parti au pouvoir (Union Montréal), qui ont un travail à temps plein et qui font de la politique municipale comme un sideline. Certains passent plusieurs mois par hiver en Floride pour ne revenir que pour les conseils», a dit M. Bergeron.

L'administration Tremblay a rapidement raillé Projet Montréal, qui avait proposé l'an dernier d'ajouter un élu dans l'arrondissement de Ville-Marie. «Pour quelqu'un qui se targue d'avoir une vision claire pour Montréal, force est de constater que M. Bergeron ne sait pas encore où il s'en va. Pour quelqu'un qui ne veut pas faire subir un autre traumatisme à Montréal, M. Bergeron semble bien engagé dans cette voie. Selon moi, ce n'est pas crédible », a lancé Marvin Rotrand, leader de la majorité à l'hôtel de ville.

L'opposition officielle, Vision Montréal, a salué la prise de position de Projet Montréal. «Je me réjouis que le parti de Richard Bergeron se soit enfin rallié au combat que mène Vision Montréal depuis 2009», a déclaré Louise Harel. Elle souligne toutefois que le parti s'est maintes fois opposé au regroupement de certains services.