Montréal veut prolonger la ligne bleue du métro «en priorité sur les autres lignes» et entend rappeler au gouvernement Marois ses promesses en la matière.

Cette position claire, qui sera votée lundi prochain au conseil municipal, tranche quelque peu avec les résolutions adoptées par les 82 municipalités de la grande région de Montréal. La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) avait alors reconnu à l'unanimité que le prolongement du métro devait être le chantier prioritaire, mais elle avait refusé de désigner un segment du métro en particulier. Tandis que Laval milite pour le prolongement de la ligne orange, Longueuil souhaite ajouter six stations à la ligne jaune.

La motion qui sera proposée par le parti du maire Gérald Tremblay, Union Montréal, majoritaire au conseil, plaide quant à elle pour la ligne bleue, dont le prolongement jusqu'à l'arrondissement d'Anjou est évoqué depuis une trentaine d'années.

On rappelle que «le nord-est de Montréal représente un bassin de 250 000 personnes ayant difficilement accès au métro». On fait état du consensus à la CMM pour le prolongement du métro, précisant qu'une «entente existe entre les maires des trois villes les plus importantes en faveur d'un plan d'extension des lignes bleue, orange et jaune».

«La ligne bleue est l'infrastructure lourde de transport qui offre le meilleur retour sur investissement, assurant un gain substantiel et permanent de fréquentation, fait valoir Marvin Rotrand, leader d'Union Montréal et vice-président de la Société de transport de Montréal (STM). Le prolongement du métro réduirait la congestion routière et procurerait une meilleure mobilité à une vaste portion de l'est de l'île.»

Première pour Union Montréal

M. Rotrand rappelle que la commande de 468 nouvelles voitures de métro comprend 63 wagons destinés aux 5 nouvelles stations de la ligne bleue. La première phase, qui permettra l'ouverture de trois stations jusqu'au boulevard Lacordaire, est évaluée à 945 millions, selon le document de présentation de Montréal 2025. On s'attend à ce que le bureau de projet de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), qui étudie depuis 2009 les différents scénarios de prolongement du métro, fasse une recommandation officielle au gouvernement du Québec à l'hiver 2013.

Le 15 août dernier, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, avait fait du prolongement de la ligne bleue «une priorité absolue» de son éventuel gouvernement. «La promesse faite pendant la campagne électorale est une excellente chose et reflète parfaitement la position de Montréal, dit M. Rotrand. Nous espérons que le nouveau gouvernement bougera rapidement dans ce dossier pour traduire cette promesse, qui donne tant d'espoir, en réalité.»

C'est la première fois qu'Union Montréal prend l'initiative de faire adopter une motion qui privilégie le prolongement de la ligne bleue. En novembre 2010, le parti de la deuxième opposition, Projet Montréal, avait demandé qu'on lance au plus vite l'appel d'offres pour sa réalisation. La motion avait été rejetée. En février 2011, le parti de Louise Harel, Vision Montréal, avait réussi à faire adopter à l'unanimité sa déclaration selon laquelle le prolongement de la ligne bleue était «prioritaire à tout autre». L'administration Tremblay avait cependant obtenu que soit biffé un paragraphe déclarant que la CMM avait fait du prolongement du métro «la priorité en matière de transport collectif».