Avec sa silhouette unique, son profil élancé et son élégance qui ne se dément pas, c'est en quelque sorte la Coco Chanel des grands édifices de Montréal: la Place Ville-Marie fête aujourd'hui ses 50 ans, toujours vêtue de sa «robe» d'aluminium originale.

Dès sa construction, la PVM sera de la sainte trinité des symboles de Montréal, aux côtés de la croix du Mont-Royal (érigée en 1924) et de la tour du Stade (inaugurée en 1976). Trois sommets, trois figures distinctes de la ville: si la croix évoque le spirituel et la tour, le sport, la Place Ville-Marie, elle, est l'emblème du Montréal moderne et commercial, cinq ans avant qu'Expo 67 ne révèle la ville au monde entier - et vice-versa. Mais c'est aussi un défi en soi: tous les photographes amateurs et professionnels peuvent en témoigner. Très haute (en 1962, elle était «le plus haut édifice de tout le Commonwealth»), source de nombreux reflets en raison de son revêtement métallique, quasi identique à celle qu'elle était en 1962, elle multiplie les difficultés pour ceux qui veulent lui tirer le portrait avec originalité. Et qui n'a pas essayé de la photographier de nuit pour tenter de capter l'éclat du fameux gyrophare, tout en haut de l'édifice, qui balaie la ville, telle une vigie des temps modernes?

Au cours de cinq décennies, les photographes de La Presse ont pris la PVM sous tous ses angles, et l'ont même utilisée régulièrement comme «fond de scène» pendant les festivals et manifestations de toutes sortes. Pour souligner les 50 ans de la «Grande Dame», la voici telle qu'elle est apparue dans les pages de La Presse au fil des ans.

___________________________________

Place Ville-Marie - L'immeuble phare de Montréal


France Vanlaethem, Sarah Marchand, Paul-André Linteau, Jacques-André Chartrand,

Québec Amérique, 232 pages

*** 1/2

Lancé aujourd'hui pour souligner le cinquantenaire de l'édifice, sous la houlette des éditions Québec Amérique et d'Ivanhoé Cambridge, le beau gros livre Place Ville-Marie - L'immeuble phare de Montréal est l'oeuvre d'un collectif comptant architecte et historien. S'il sombre parfois un peu trop dans la promotion des principaux locataires de la PVM, cet ouvrage agréablement rédigé constitue néanmoins une somme extraordinaire d'information et de mises en contexte pertinentes sur le fameux «1, Place Ville Marie». Agrémenté de très nombreuses photos et plans, il révèle l'ampleur du projet, son audace, ses innovations... et les nombreux obstacles auxquels s'est heurtée sa construction, qui ne sont pas sans rappeler les actuels débats sur l'autoroute Ville-Marie, l'échangeur Turcot, etc. On a, en tout cas, bien hâte de voir l'oeuvre d'art commandée au très inventif artiste Nicolas Baier pour marquer les 50 ans de la PVM. Elle sera dévoilée ce soir, en même temps que sera lancé le livre-souvenir.