La Société de transport de Montréal (STM) a disqualifié le consortium qui avait proposé la solution la moins onéreuse pour doter son parc d'autobus d'un système de localisation électronique, a appris La Presse. Les deux seules autres offres encore sur la table coûteront 25 millions de plus.

Tout indique que la STM attribuera mercredi soir le contrat de son projet iBus, qui permettra aux usagers de savoir en temps réel quand le prochain autobus arrivera à leur arrêt. Des trois consortiums qui ont répondu à l'appel d'offres, la proposition du groupe dirigé par Trapeze vient d'être écartée. «Nous avons été avisés jeudi soir que nous avions été disqualifiés», confirme Kimberly Emmerson, porte-parole de l'entreprise de Toronto.

«C'est décevant. Nous savons que nous étions les moins chers. Nous avions mis de l'avant une proposition très concurrentielle. Nous savons comment ça fonctionne. Je ne peux me prononcer sur les autres offres, mais nous voulions vraiment avoir ce contrat», ajoute Mme Emmerson.

Une proposition de 87 millions

L'entreprise, qui avait formé un partenariat avec le géant des télécommunications Motorola, demandait 87 millions pour implanter la technologie dans les 1700 autobus de la STM. Les deux autres consortiums toujours en piste proposent quant à eux de faire le travail pour 112 millions.

Le groupe de Trapeze dit n'avoir reçu aucune raison officielle pour laquelle sa proposition a été écartée. Dans une lettre obtenue par La Presse, on dit simplement que «plusieurs conditions d'admissibilité n'ont pas été satisfaites, rendant [l'offre] non recevable».

«C'est la première fois que nous avions un contact avec eux. Nous aurions aimé dialoguer avec eux, s'ils avaient des questions sur notre offre», dit Mme Emmerson.

Expérience mondiale

L'entreprise s'est dite d'autant plus étonnée qu'elle offre déjà ses services dans plus d'une centaine de villes dans le monde, dont une quarantaine en Amérique du Nord. Elle a notamment décroché un important contrat avec la capitale britannique, Londres, qui vient de doter ses 8500 autobus d'un système iBus similaire à celui envisagé par Montréal.

Le transporteur londonien dit avoir dépensé 183 millions pour implanter ce système dans son parc, cinq fois plus important que celui de la STM. «Nous avons conçu des systèmes beaucoup plus importants dans le monde, d'autres, moins gros. On vient juste de décrocher un contrat avec Edmonton», explique Mme Emmerson.

Pas de justification

Vendredi, la capitale albertaine a en effet annoncé avoir retenu les services de Trapeze pour son système de localisation d'autobus.

La STM n'était pas en mesure hier de confirmer ou de commenter la disqualification du moins-disant à son appel d'offres.

Le transporteur indique qu'on devrait avoir aujourd'hui la confirmation que l'attribution du contrat du projet iBus sera bel et bien à l'ordre du jour du conseil d'administration de demain soir.