Les fans espagnols étaient en liesse cet après-midi dans les rues du centre-ville de Montréal, sous un soleil de plomb.

Leur équipe a remporté l'Euro 2012 par un score de 4-0 contre la sélection italienne.

Une longue parade improvisée a eu lieu sur le boulevard Saint-Laurent, alors que des centaines de partisans se sont rassemblés devant le Club espagnol de Montréal, sur la même artère.

«Ça a été un match incroyable», assure Jorge, croisé dans la foule. «Tous les joueurs on fait une très bonne attaque depuis le début du match.

Des partisans de la Roja se sont aussi rassemblés coin Rachel et Saint-Laurent, où deux autopatrouilles bloquaient l'artère. Un policier d'origine italienne faisait circuler les véhicules remplis à craquer de partisans espagnols et se faisait prendre en photo avec son drapeau tricolore.

Pendant ce temps, la Petite Italie avait la mine basse. Au quatrième but espagnol, les cafés et restaurants ont déversé dans la rue des centaines de fans dépités par la performance de leur équipe. Les Italiens ont tout de même trouvé la force de huer trois petits groupes de partisans espagnols qui les narguaient.

«Je m'attendais à ce qu'ils soient champions d'Europe», jure Alejandro Medina, «égaré» entre le Bar Sportivo et la Fruiterie Milano avec son drapeau rouge et jaune. Il a affirmé ne pas être dans ce quartier par provocation, mais parce qu'il y a une bonne ambiance.

Mais, malgré les prières du vieux photographe italien du studio Augustis, la marée bleue a été déçue. Pas de réjouissances dans la Petit Italie.

«Je n'ai jamais sous-estimé l'Espagne. J'ai simplement pensé que l'Italie aurait pu faire mieux», a commenté Andrew, un partisan de la Squadra Azura. «L'équipe italienne ne s'est pas présentée à ce match.» «C'était dégoûtant», a conclu son ami Anthony.

Robert Skinner, La Presse