Le comité de l'éthique de la Chambre des communes conclut que des remboursements de 10 000 $ réclamées par la présidente de la Société du Vieux-Port de Montréal pour un voyage en Océanie étaient inappropriés.

Le rapport du comité, publié jeudi, recommande une plus vaste enquête sur les dépenses au sein de la société de la Couronne. Selon le comité, les factures présentées par la présidente Claude Benoît sont inappropriées et inacceptables.

Mme Benoît a ainsi présenté des factures totalisant 10 000 $ pour 12 jours de travail inséré dans des vacances personnelles de 29 jours en Australie et en Nouvelle-Zélande à la fin de 2008 et au début de 2009.

La présidente soutient qu'elle a recueilli de l'information au nom de l'importante attraction touristique montréalaise, bien qu'elle n'ait pas rencontré de responsables lors de son voyage.

Elle a par ailleurs produit un rapport de 115 pages à son retour - un document riche en photos mais mince en contenu.

La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, a déjà demandé une vérification indépendante des comptes de cette société de la Couronne - filiale de la Société immobilière du Canada -, et le vérificateur général procède lui aussi à un examen spécial.

Les députés néo-démocrates et conservateurs ont questionné Mme Benoît en long et en large lorsqu'elle a comparu devant le comité de l'éthique, le mois dernier. À un moment, Mme Benoît s'est plainte du fait que le Vieux-Port faisait l'objet d'une campagne de salissage. Lors de son témoignage, elle a soutenu avoir respecté toutes les règles concernant les dépenses.

Gerry Weiner, président du conseil d'administration de la Société du Vieux-Port, a pour sa part défendu Mme Benoît, soutenant qu'elle jouissait de l'entière confiance du conseil.

La porte-parole du Vieux-Port, Nadia Paquet, a indiqué que l'organisme n'émettrait pas de commentaires avant que le vérificateur général n'ait complété son examen.

Le rapport du comité des Communes suggère qu'une enquête plus large serait nécessaire pour déterminer si la controverse est symptomatique de problèmes plus graves au sein du conseil.

«Le comité s'inquiète du fait que ces dépenses pourraient être le symptôme d'un manque plus général d'imputabilité et de gouvernance au sein de la structure du conseil d'administration du Vieux-Port de Montréal», précise le rapport.

Le document demande par ailleurs au gouvernement d'effectuer des vérifications supplémentaires et de faire rapport à la Chambre des communes.