Maux de tête, toux, irritation des yeux et du nez: une douzaine d'employés de l'usine d'épuration Atwater ont été incommodés par la présence de moisissures. La Ville de Montréal, qui doit faire décontaminer une salle infestée de champignons, assure que l'eau potable acheminée à la population n'a jamais été contaminée.

À l'automne 2010, la douzaine d'employés travaillant dans un atelier attenant à l'usine d'épuration Atwater se sont plaints de symptômes d'allergie. Une analyse a alors détecté la présence de moisissures dans l'air.

Après enquête, il a été établi que le problème ne provenait pas de l'atelier où les employés travaillaient, mais plutôt d'une pièce voisine. Il s'agit de la salle des vannes de l'usine Atwater, qui permet à la Ville de contrôler le débit de l'eau potable alimentant Montréal.

Six conduites transitent par cette pièce pour acheminer l'eau traitée à l'usine vers le réseau d'eau de la Ville. Ces conduites sont couvertes d'un revêtement visant à prévenir la corrosion. Mais cet isolant poreux s'avère un milieu propice à la prolifération des champignons.

La Ville tient à se faire rassurante: la moisissure a été détectée à l'extérieur des conduites, et non à l'intérieur. «Il n'y a aucun risque pour l'eau potable. C'est une difficulté pour les conditions de travail», assure un porte-parole de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin. Il précise également que la salle des vannes infestée de champignons est située dans un bâtiment voisin de l'usine Atwater - cette dernière n'est donc pas contaminée.

Afin de corriger la situation, la Ville vient de lancer un appel d'offres pour décontaminer la salle. Le revêtement des conduites devra être enlevé «afin d'éradiquer les foyers de prolifération fongique». Les supports, les murs, le plancher et le plafond de la salle devont également être nettoyés et repeints.

Une fois les travaux effectués, les conduites ne seront plus couvertes d'un revêtement isolant afin d'éviter un nouvel épisode de contamination. La Ville compte plutôt améliorer la ventilation de la pièce pour en abaisser le taux d'humidité et ainsi éviter l'apparition de champignons.

En attendant ces travaux, la Ville dit avoir pris les mesures nécessaires pour protéger la santé de ses employés. La salle contaminée n'est pas fréquentée par des employés, à l'exception des inspections ponctuelles dont elle fait l'objet. Depuis la découverte des moisissures, les inspecteurs doivent se munir d'un masque protecteur pour y accéder.

Enfin, la Ville a fait isoler par des édicules les entrées de la salle des vannes pour protéger les employés travaillant dans l'atelier voisin. «On a pris des précautions. On a augmenté la ventilation et on a ajouté du matériel isolant pour assurer l'étanchéité [de la salle]», affirme Philippe Sabourin.