Les municipalités et les organismes de transports de la couronne sud de la banlieue montréalaise ont réclamé lundi, à l'unanimité, «que l'entreprise privée soit appelée à assumer une part équitable du financement» des transports en commun dans la région métropolitaine de Montréal.

Le recours à une nouvelle «taxe sur la masse salariale» ou à un mécanisme similaire, comme en France, fait partie des propositions soumises dans les mémoires de tous les participants entendus lundi au cours de la première séance de consultations publiques sur le financement des transports en commun, organisée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

La MRC de Vaudreuil- Soulanges estime qu'une telle participation des employeurs est justifiée en vertu des «bénéfices que retire l'entreprise privée des investissements effectués dans les transports en commun». Ces bénéfices seraient «de l'ordre de 17 cents pour chaque dollar investi», selon des estimations établies par la CMM.

Le CIT du Sud-Ouest, qui offre des services d'autobus à Châteauguay, à Valleyfield et dans six autres municipalités, affirme pour sa part que «des réseaux de transports collectifs efficients profitent à l'activité économique d'une région et jouent un rôle majeur pour le développement des entreprises, en permettant aux employés de se rendre sur leur lieu de travail avec plus d'assiduité et en facilitant l'accès aux lieux de vente pour les clients».

«Contre une participation minime mais directe au financement du transport collectif, l'industrie, les grands employeurs gagneraient en accessibilité de la main-d'oeuvre requise à leur production, et les municipalités amélioreraient l'attractivité de celle-ci, chez elles, dans leurs parcs industriels, sur leur territoire», suggère quant à elle la Ville de Châteauguay.

Selon une estimation du Forum URBA-2015 de l'UQAM, un «prélèvement» de 0,7% de la masse salariale des entreprises de la grande région de Montréal pourrait générer des revenus annuels de 500 millions de dollars.

Oui au péage, mais à Montréal

Cette consultation vise à trouver des pistes de solution pour combler le manque à gagner de plusieurs milliards de dollars anticipé au cours des prochaines années pour financer l'exploitation, l'entretien et le développement des réseaux de transports en commun dans la région de Montréal.

La plupart des mémoires soumis hier provenaient du monde municipal (villes, MRC, tables des préfets) et des organismes qui assurent les services de transports collectifs dans ces mêmes municipalités. Il s'en dégage une certaine unité des points de vue.

La quasi-totalité des organismes entendus se disent favorables à l'implantation de péages routiers. Ces mêmes organismes s'opposent toutefois avec vigueur à ce que des péages soient implantés sur les ponts donnant accès à Montréal, et tout particulièrement sur ceux de la Rive-Sud. Un péage-cordon, qui ceinturerait le centre-ville de Montréal, est la formule la plus souvent favorisée.

Les participants d'hier sont aussi unanimes à réclamer en priorité une révision de la gouvernance des transports en commun dans la métropole. La MRC Roussillon, qui s'étend au sud-ouest de Montréal, estime même que l'adoption d'un nouveau cadre de gouvernance serait un «préalable à considérer avant de rechercher de nouvelles sources de financement pour le transport en commun».