La Fête des enfants, qui se déroulait à Montréal depuis 14 ans, est annulée cette année. La Société du parc Jean-Drapeau (SPJD), qui en avait la gestion depuis cinq ans, a décidé de se retirer de l'événement devant sa perte de popularité.

La Ville de Montréal avait confié en 2007 à la SPJD le mandat d'organiser la Fête des enfants, créée en 1998 sous le maire Pierre Bourque.

«Nous avons constaté un déclin important de la fréquentation», indique une porte-parole, Nathalie Lessard.

La fête avait attiré 300 000 visiteurs en 2008. L'an dernier, ils n'étaient plus que 100 000, selon les organisateurs. «Devant une telle baisse de fréquentation, comme producteur, il faut se questionner.»

Cette baisse de popularité n'aurait pas échappé aux commanditaires, qui se faisaient de moins en moins nombreux.

«Quand une manifestation est en déclin, c'est plus difficile. On a donc signifié à la Ville dans notre dernier budget qu'on ne souhaitait plus produire cet événement», poursuit Mme Lessard.

C'est en effet la SPJD qui devait combler les déficits engendrés par la Fête des enfants. La Fête des neiges a reçu de la Ville une subvention de 322 600 $ en 2011, pour un budget de 592 000 $.

Les commanditaires et les revenus autonomes ont quant à eux été insuffisants pour boucler le budget.

Or, les finances de la Société sont déjà très sollicitées par les travaux en cours au parc Jean-Drapeau.

«On est en train de refaire le réseau électrique de l'île Sainte-Hélène et de construire une cour de services. Ce ne sont pas des travaux excitants, mais il faut les faire», dit Mme Lessard.

Il faut aussi compter avec le restaurant Hélène-de-Champlain, dont les coûts de réfection ont explosé et qui vient de perdre l'exploitant privé qui devait le louer.

L'opposition officielle s'est indignée de l'annulation de la Fête des enfants, qu'elle juge «inacceptable».

Vision Montréal estime que la fête est victime des dépassements de coûts de la réfection du restaurant Hélène-de-Champlain.

Sa chef, Louise Harel, demande au maire Gérald Tremblay de maintenir la fête cette année.

«En 2010, plus de 200 000 personnes ont participé à cette fête et nous sommes en droit de nous interroger sur les raisons qui ont motivé l'annulation en catimini d'un rendez-vous familial aussi couru et rassembleur», a affirmé Mme Harel.