«Les températures hivernales ne sont plus ce qu'elles étaient.» Sous une pluie glaciale, c'est en ces mots que le responsable des infrastructures à la Ville, Richard Deschamps, a annoncé ce matin la première opération printanière de colmatage des nids-de-poule.

D'ici lundi prochain, une centaine de cols bleus, 300 en période de «blitz», vont s'attaquer aux quelque 50 000 nids-de-poule recensés chaque année sur les voies artérielles, celles qui relèvent de la Ville. Coût de l'opération en 2012: 2,5 millions. S'ajoutent évidemment à ces troupes celles des arrondissements, qui mettront quelque 20 millions dans cette chasse cette année.

Signe des temps, il ne s'agit pas, et de loin, de la première opération nids-de-poule de l'année. Le peu de neige cet hiver a en fait permis à la Ville de prendre de l'avance et d'organiser trois opérations semblables depuis décembre.

Une lutte sans fin

Pour traquer ces trous indésirables, le conseiller Deschamps estime que les citoyens peuvent donner un sérieux coup de pouce aux cols bleus. «Ils peuvent utiliser le 311 pour nous avertir. C'est aussi la responsabilité des citoyens d'avertir, et c'est celle de la Ville et des arrondissements d'intervenir le plus rapidement possible.»

La Ville a beau investir plus de 100 millions encore cette année pour refaire son réseau, il serait illusoire de croire que les nids-de-poule vont disparaître des conversations de sitôt. «C'est une attente qui n'est pas réaliste: il va toujours y en avoir. Faire croire le contraire, ce n'est pas sérieux. Mais nous n'en avons jamais autant fait, nous travaillons sans relâche pour assurer la sécurité et le confort des Montréalais.»

Il faudrait, estime M. Deschamps, des investissements annuels constants de plus de 250 millions pour avoir un réseau «parfait». Le réseau artériel sur lequel intervient en priorité la Ville représente près de 1000 km. Plus de 4600 tonnes d'asphalte seront utilisées pour colmater les trous, une opération évaluée à 20$ par nid-de-poule.

Ceux-ci, rappelle-t-on à la Ville, sont principalement causés par l'infiltration d'eau dans l'asphalte. Quand le liquide gèle, son volume augmente et repousse l'asphalte. Au moment du dégel, l'eau retrouve son volume, créant un trou dans l'asphalte qui fait que la chaussée s'effondre.