Longueuil demande une compensation à la Société de transport de Montréal (STM) pour le travail de ses policiers qui assurent la sécurité du métro sur son territoire, a appris La Presse. L'administration municipale souligne que Laval reçoit un demi-million par année pour protéger les quais des trois stations ouvertes en 2007.

Depuis 1995, deux policiers longueuillois sont affectés en permanence au métro Longueuil, aux frais de la Ville. Des négociations ont débuté récemment entre l'agglomération et la STM pour un partage de la facture, a confirmé une porte-parole du transporteur, Isabelle Tremblay. Le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) n'a pas encore précisé combien il souhaite recevoir, mais la somme pourrait correspondre aux 500 000$ versés chaque année à Laval.

La ville du maire Gilles Vaillancourt a en effet négocié en 2007 une compensation pour que ses policiers patrouillent dans les trois stations nouvellement construites sur son territoire. Si les patrouilleurs lavallois ont trois stations à protéger contre une seule pour leurs homologues longueuillois, l'inspecteur Jacques Allaire, du SPAL, souligne que le métro Longueuil est beaucoup plus vaste, compte tenu des nombreux bâtiments qui y sont reliés et de son important terminus d'autobus.

Le seul métro sur la Rive-Sud est également très fréquenté: la STM y a enregistré 15,8 millions de déplacements en 2011. Et c'est sans compter le trafic occasionné par les centaines d'autobus qui y convergent quotidiennement.

Le métro Longueuil a également connu son lot de problèmes par le passé. Il y a quelques années, des gangs de rue s'y étaient implantés. Une importante opération du SPAL a permis de démanteler un réseau de vendeurs de drogue et de proxénètes qui y recrutaient de jeunes femmes. «Les gangs de rue ne sont plus là, mais il n'est pas question pour nous de quitter l'endroit pour que ça puisse revenir», dit l'inspecteur Allaire.

Le métro a également connu une importante croissance au cours des dernières années, notamment avec l'arrivée d'un campus de l'Université de Sherbrooke. La police de Longueuil n'exclut d'ailleurs pas la possibilité d'augmenter ses effectifs pour y maintenir le calme, plusieurs projets étant dans l'air pour ce secteur au pied du pont Jacques-Cartier.

Montréal compensé aussi

En plus de Laval, la STM verse une compensation de plusieurs millions par année au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Après avoir longtemps été assurée par des agents de sécurité, la protection du réseau de métro relève des policiers montréalais depuis 2007.

Le transporteur n'a pu dire avec précision combien il verse à Montréal pour ce travail, mais cette compensation pourrait s'élever jusqu'à 16,6 millions selon son budget. Ce total correspond d'ailleurs à la somme que la STM consacrait à ses agents de sécurité avant l'arrivée des policiers dans le métro.

Le SPVM a été appelé en renfort pour enrayer la criminalité dans le réseau souterrain de la STM. Laval estime d'ailleurs que l'affectation de deux policiers pour couvrir ses trois stations de métro a permis d'éviter que la criminalité s'y enracine. L'inspecteur-chef Pierre Chabot dit vouloir maintenir une forte présence policière pour éviter de vivre les difficultés que la station de Longueuil a connues il y a quelques années.

Laval a constaté une légère augmentation des vols dans les voitures autour de la station Montmorency, mais ces crimes sont en baisse dans les centres commerciaux du secteur. «Est-ce une recrudescence ou un déplacement?», soumet l'inspecteur-chef Chabot.