Se présentant comme un spécialiste «en redressement d'entreprise», se décrivant comme un habitué des mandats difficiles à la Ville de Montréal, Guy Hébert a été nommé directeur général de la métropole, tard lundi soir.

Jusqu'à sa nomination à la tête de l'administration municipale, Guy Hébert siégeait comme directeur général de la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM). Tout juste avant de quitter ce poste, le haut fonctionnaire a bouclé la semaine dernière les négociations avec les employés de l'organisme, acceptant de donner à ces cols blancs un régime de retraite à prestations déterminées. Ils auront également droit à des augmentations salariales annuelles de 2% jusqu'en 2014.

En prenant la barre de Montréal dès mardi, Guy Hébert voit son salaire augmenter de façon importante. Alors qu'il touchait 185 000 $ à la tête de la SHDM, il aura maintenant droit à 300 000 $, soit le même salaire que son prédécesseur.

Ce n'est pas la première fois que son nom circule à l'hôtel de ville pour assurer la direction générale. Guy Hébert n'avait d'ailleurs pas caché son intérêt pour le poste en 2009. L'administration Tremblay lui avait finalement préféré Louis Roquet, ex-président de Desjardins Capital de risque. Ce dernier a toutefois annoncé sa démission peu avant Noël après un différend avec le bras droit du maire, Michael Applebaum. Ce dernier a d'ailleurs confirmé lundi que l'ancien directeur général avait démissionné après avoir présenté une candidature pour combler le poste de directeur du contentieux de la Ville, ce qui lui avait été refusé.

Jugeant Guy Hébert trop près de l'appareil politique, les deux partis d'opposition souhaitaient plutôt que l'administration Tremblay nomme de façon permanente la directrice général intérimaire, Rachel Laperrière. La nomination du nouveau directeur général ayant été confirmée peu avant 23h00 lundi soir, le débat entre élus sur son entrée en fonction a été repoussé à mardi matin.

Fonctionnaire de carrière

Outre un passage de quatre ans chez le défunt épicier Steinberg, Guy Hébert a passé sa carrière au sein de la Ville de Montréal où il travaille depuis 31 ans. En entrevue à La Presse en 2009, il s'était félicité d'avoir toujours eu des mandats «dans des endroits difficiles». Dans son curriculum vitae, le haut fonctionnaire affirme vouloir relever «un nouveau défi de redressement d'entreprise»

Guy Hébert avait remplacé en 2008 l'ancien directeur de la SHDM, Martial Fillion, congédié à la suite d'une enquête sur des irrégularités dans la vente au Groupe immobilier Catania des Faubourgs Contrecoeur. La vente avait été faite pour 4,4 millions alors que les terrains valaient 23,5 millions.

À son arrivée à la tête de la SHDM, Guy Hébert avait entrepris une importante réforme pour en faire à nouveau une société paramunicipale. C'est d'ailleurs sous sa direction que, pour la première fois en 30 ans, le bras immobilier de la Ville a généré une entrée d'argent à la Ville de Montréal en 2011. Après 30 ans de subventions, la SHDM a versé 1,2 million dans les coffres de la métropole l'an dernier, commençant à rembourser le prêt de 9 millions fait en 1981 sous Jean Drapeau. «On est passé d'une organisation sous l'égide de quelques personnes, à une organisation transparente, plus performante», s'était félicité Guy Hébert.

Avant d'atterrir à la SHDM, il a été directeur général de l'arrondissement Ville-Marie et directeur général adjoint responsable du centre-ville. Certain voyaient d'ailleurs sa proche collaboration avec l'ancien maire de Ville-Marie, Benoît Labonté, comme un handicap à sa candidature.