Le chantier du rond-point Dorval, dans l'ouest de l'île de Montréal, a des allures de cauchemar ou de lendemain de guerre. Il y a de grands tas de terre partout, des ponts d'étagement inachevés se dressent au-dessus des voies qui n'existent pas encore, et les cônes orange s'étendent à perte de vue.

À l'origine, les travaux devaient être terminés en 2013, au coût de 224 millions. Ils se poursuivront au moins jusqu'en 2017 et coûteront plus de 350 millions. Le ministère des Transports du Québec travaillera, en priorité, à achever le lien entre l'autoroute 20 et l'aéroport Montréal-Trudeau. Le reste dépend d'un nombre infini de variables, des négociations de haut vol entre un émissaire prestigieux du gouvernement du Québec et le Canadien National (CN) et de la concertation entre les 10 institutions, ministères, organismes et entreprises qui ont voix au chapitre dans la réalisation de ce projet, d'une épouvantable complexité.

Voies ferrées

Au départ, c'était une bonne idée. Depuis des années, des embouteillages entravaient la circulation en direction ou en provenance de l'aéroport, en raison d'une conception complètement dépassée de son principal accès routier. Le MTQ a proposé de réaménager les accès de manière à séparer la circulation locale de Dorval de celle de l'aérogare.

Mais il faut composer avec les couloirs ferroviaires à conserver pour le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique (CP), les exigences des géants du rail pour assurer que leurs activités soient ininterrompues, un hôtel qui conteste son expropriation, etc.

Le Soleil a révélé hier que Québec mandatera l'ancien premier ministre Daniel Johnson pour négocier avec le CN le règlement de plusieurs différends majeurs, notamment le déplacement des voies ferrées du CN dans les projets du rond-point Dorval et de l'échangeur Turcot.