«Un geste inacceptable.» Le directeur du Service de police de Montréal, Marc Parent, n'a pas mâché ses mots mardi, en point de presse, pour dénoncer le comportement de l'ex-policier qui aurait tenté de vendre les noms d'informateurs à des membres de la mafia.

«Si un policier ou un ex-policier fait un geste semblable, je considère en tant que directeur du Service de police de la Ville de Montréal qu'il fait un geste inacceptable», a lancé d'entrée de jeu Marc Parent. Après avoir lu une courte déclaration dans laquelle il disait vouloir réserver ses propos, le chef de police a laissé paraître sa colère lorsque les journalistes l'ont questionné.

«C'est un individu de mauvaise foi, malhonnête, qui a décidé de partager de l'information. On n'est jamais à l'abri d'une situation comme celle-là», a déploré M. Parent. Pourtant, rien ne laissait croire, selon lui, que l'ancien policier pourrait commettre un tel geste. «C'est une personne sans histoire, qui semble avoir une carrière très intègre, qui, pour des raisons diverses à la fin de sa carrière, a décidé de poser un geste», a-t-il dit, qualifiant l'affaire de «cas exceptionnel».

Le directeur a précisé que le SPVM est en train de revoir les mesures de sécurité autour des renseignements stratégiques auxquels l'ex-policier avait accès.

Même si l'enquête vise un de ses anciens membres, le SPVM a décidé de la confier à ses enquêteurs spécialisés. La Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada ont tout de même été informées. «Un incident comme celui-là n'éclabousse pas seulement le SPVM, mais l'ensemble des organisations policières», a expliqué Marc Parent.

Le maire Gérald Tremblay a estimé que l'arrestation du policier à la retraite soulève des «préoccupations», mais a préféré se faire avare de commentaires pour ne pas nuire à l'enquête. «Je fais confiance au Service de police de Montréal pour éclaircir la situation dans les plus brefs délais.»