L'homme d'affaires Peter Anastopoulos se défend d'avoir agi incorrectement avec l'entrepreneur en construction George Vretos ou avec ses banquiers pour ses projets de rénovation de restaurants.

«J'ai remboursé tous mes prêts et tous les sous-traitants des projets [...] J'ai eu une vérification de Revenu Québec et toutes mes affaires sont correctes», a dit M. Anastopoulos à La Presse.

Peter Anastopoulos détient une dizaine de restaurants, notamment de la chaîne Eggstyle. Il explique qu'il ne peut obtenir lui-même les fonds bancaires en vertu du programme fédéral de prêt aux petites entreprises. Il doit passer par un entrepreneur général, dit-il, en l'occurrence George Vretos. «Je ne peux appliquer sur le prêt moi-même», indique-t-il.

De son côté, Vretos a affirmé à La Presse avoir produit de fausses factures à la demande de M. Anastopoulos pour que ce dernier obtienne les prêts bancaires garantis par le programme fédéral. Selon les documents qu'il nous a fournis, les fonds ont été versés dans le compte de son entreprise, puis redirigés vers le compte personnel de Peter Anastopoulos ou vers celui d'une tierce entreprise de M. Anastopoulos.

À ce sujet, Peter Anastopoulos répond: «Personne parmi les sous-traitants ne veut être payé par Vretos parce qu'ils ne lui font pas confiance... Vretos me donne donc l'argent et c'est moi qui les paie [...] Je ne savais pas à quel point Vretos était endetté, je le sais maintenant et je ne fais plus affaire avec lui», dit-il.

Alors, pourquoi avoir fait affaire avec M. Vretos pendant si longtemps (quatre ans)? «Chaque resto coûte 450 000$. J'ai utilisé George parce qu'un entrepreneur général va se prendre 30% de marge pour offrir ses services, tandis que George demande seulement 10%», explique-t-il.

George Vretos nous dit pourtant qu'il n'a nullement agi à titre d'entrepreneur général pour les projets de M. Anastopoulos, pas plus qu'il n'a supervisé les travaux des restaurants. Il n'était finalement qu'un sous-traitant parmi les autres.

Peter Anastopoulos a-t-il alors une licence de la Régie du bâtiment? «Je n'ai pas besoin d'une licence parce que ce n'est pas moi qui supervise les travaux. Celui qui paie n'a pas besoin de licence. Je suis le client et je paie chacun des sous-traitants», dit M. Anastopoulos.

À la Régie du bâtiment, on nous indique que «quiconque fait exécuter des travaux doit détenir une licence d'entrepreneur général ou de constructeur-propriétaire. C'est le cas des restaurants Normandin, à Québec. Le but est d'assurer la qualité des travaux pour la protection du public», explique le porte-parole, Sylvain Lamothe.

Une licence est accordée après des examens de qualification et le versement d'une caution. Superviser des travaux sans licence est passible d'une amende variant de 710$ à 2839$ par journée d'infraction.