Une autre surprise attendait, lundi, les automobilistes en transit dans le Plateau Mont-Royal.

La rue De La Roche, rebaptisée «l'autoroute du Nord» par certains résidants en raison de la circulation intense à l'heure de pointe du soir, a perdu une voie de circulation pendant la fin de semaine.

Depuis des années, cette rue résidentielle du Plateau est utilisée comme raccourci par quelques milliers d'automobilistes qui cherchent ainsi à éviter les embouteillages du réseau artériel en direction de la banlieue ou du nord de la ville. Comment vont réagir ces conducteurs qui, dans les jours qui viennent, vont tous se mettre à la recherche du nouvel itinéraire pour pouvoir rentrer chez eux le plus rapidement possible, en fin de journée?

«On va voir. On a hâte», répond le maire de l'arrondissement, Luc Ferrandez, dans une entrevue à La Presse.

Après le déluge de critiques qui s'est abattu sur son administration, en juin dernier, à la mise en place des premières mesures d'apaisement de la circulation, avenues Christophe-Colomb et Laurier, le maire aurait pourtant de bonnes raisons d'avoir quelques appréhensions. Pas du tout.

Demain, la persistance qu'a montrée l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal dans la mise en place de mesures pour réduire la circulation de transit dans ses rues résidentielles sera soulignée à l'occasion de la première présentation du concours Vers des rues plus conviviales, qui a suscité la participation d'une vingtaine de villes et d'arrondissements.

Un comité formé de groupes écologistes, d'universitaires, d'experts en santé publique et de représentants de groupes d'aînés remettra le prix du Meilleur aménagement visant la réallocation de l'espace public aux modes de transport actif au maire Ferrandez pour le projet controversé de «sécurisation du secteur Laurier Est et de l'école Laurier».

Devant les bureaux de l'arrondissement, sur l'avenue Laurier, à 14h, la circulation est quasi inexistante. En juin dernier, le même jour de la semaine et à la même heure, de longues files d'attente s'écoulaient au compte-gouttes, dans un désordre invraisemblable. Les rues résidentielles, qu'on cherchait pourtant à «apaiser», étaient envahies par des centaines de conducteurs qui cherchaient un chemin à travers les embouteillages et les grands chantiers.

Grâce à la réouverture à la circulation du boulevard Saint-Joseph et de la rue Saint-Urbain, après des mois de fermeture pour un chantier, et à la fin des festivals extérieurs qui font refouler la circulation du centre-ville jusque dans le Plateau, «la situation s'est un peu calmée», dit le maire Ferrandez.

«On ralentit un peu, aussi, admet-il. On avait prévu certaines mesures pour l'automne 2012. On les remet au printemps suivant. Les simulations nous disent qu'il n'y aurait pas de problèmes. Nous, on pense qu'il pourrait y en avoir. On va prendre le temps de les analyser comme il faut.»

«Et puis, ajoute-t-il, ça ne sert à rien de pousser au point d'écoeurer tout le monde. J'ai toujours dit que notre objectif, ce n'était pas d'éliminer les automobiles du Plateau, mais de redonner une qualité de vie aux gens dans certaines rues résidentielles. Ce n'est pas encore au point, mais ça s'en vient.»