Le bus du futur aura cinq portes en version accordéon, au lieu de trois, pour un meilleur écoulement des passagers. Il aura toujours la priorité aux intersections et le temps d'attente jusqu'au passage du prochain bus sera indiqué aux arrêts.

C'est le constat que présentera cette semaine la directrice de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux, Nadine Mordant, lors d'un colloque sur les transports en commun aux Entretiens Jacques-Cartier, à Montréal. Cette réunion scientifique, qui se tient en alternance à Lyon, en France, et Montréal, attire cette année 775 conférenciers et 2500 participants d'une trentaine de pays.

«Le bus représente 60% des déplacements en transport public, explique Mme Mordant. Il intéresse de plus en plus parce qu'il est beaucoup moins cher et plus flexible. Mais il n'est pas perçu comme suffisamment attirant par les usagers, par rapport au métro et au tramway. À tort. Il nous faut renforcer cette attractivité.»

Mme Mordant fait partie d'un projet européen regroupant plusieurs pays et entreprises qui met au point le «système de bus du futur». «On veut réfléchir aux arrêts, à l'aménagement urbain, pas seulement aux autobus. Le bus doit être plus confortable, l'ergonomie de l'habitacle du chauffeur doit être améliorée, il doit y avoir une meilleure gestion des flux de passagers. Il y a des essais dans sept villes.»

Par exemple, à Budapest, le fabricant d'autobus munichois MAN teste un autobus accordéon comportant cinq portes simples au lieu d'une porte simple et de deux portes doubles, comme c'est le cas à Montréal. «On pense que les passagers descendront et monteront plus facilement, dit Mme Mordant. Ailleurs, on teste la possibilité que le chauffeur puisse surveiller la densité de passagers dans son autobus, pour prendre de meilleures décisions sur les arrêts nécessaires.»

Pour réduire les coûts de l'entretien, d'autres projets explorent le télédiagnostic et l'entretien préventif, ainsi que la possibilité que le siège du chauffeur soit déplacé au centre de l'autobus, pour améliorer sa visibilité.