L'agrandissement proposé de l'Hôpital général de Montréal représente une menace pour le mont Royal, conclut un rapport de l'Office de consultation publique de Montréal rendu public hier.

L'Office invite les élus montréalais à s'opposer au changement de zonage qui permettrait à l'institution d'étendre ses activités à un immeuble résidentiel voisin. Le projet d'agrandissement de l'Hôpital général «est difficilement réconciliable avec les impératifs de protection à long terme de la montagne», note le rapport.

L'hôpital situé à flanc de montagne clame depuis des années qu'il est trop à l'étroit dans ses bâtiments actuels. Il aimerait donc pouvoir installer des bureaux et des cliniques externes au 1750, Cedar, une adresse environnante, et aménager sur son terrain de nouvelles cases de stationnement en partie enfouies.

Le projet «n'occasionnerait pas de nouvel empiètement sur les espaces verts de la montagne puisque l'agrandissement serait dû, en bonne partie, à l'usage institutionnel du 1750, Cedar», reconnaît l'Office. Mais il conclut que «l'extension des fonctions hospitalières en dehors de l'empreinte historique de l'hôpital accroîtrait le poids de l'hôpital en face du parc du mont Royal et augmenterait les nuisances sur l'avenue Cedar».

La Ville et l'Hôpital général de Montréal sont donc invités à retourner à leur table à dessin. L'Office insiste pour qu'ils trouvent «une solution plus respectueuse» du mont Royal.

Le rapport a évidemment été mal reçu au Centre universitaire de Santé McGill (CUSM), dont fait partie l'hôpital. «Nous sommes surpris et déçus, a expliqué la porte-parole du CUSM, Caroline Phaneuf. Nous croyons que les plans actuels permettent d'atteindre un bon équilibre entre les besoins des patients et la protection et la mise en valeur de la montagne.»

Les Amis de la montagne ainsi qu'Héritage Montréal ont quant à eux bien accueilli les recommandations de l'Office. Celles-ci ont été transmises au maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui est aussi maire de l'arrondissement de Ville-Marie.

Le CUSM n'entend pas modifier son projet et espère que le conseil municipal et l'arrondissement l'approuveront tel quel.