En avril dernier, le MTQ a dû fermer une des deux voies qui relient l'autoroute Ville-Marie à l'autoroute 20 Ouest, dans l'échangeur Turcot. La circulation a été lourdement perturbée tous les après-midis au cours des mois qui ont suivi. Il en a résulté des débordements sur le réseau municipal et des files d'attente quotidiennes de plusieurs kilomètres à la sortie du centre-ville de Montréal.

À partir de cet exemple, on peut seulement imaginer les conditions de circulation quand les chantiers du rond-point Dorval, du pont Mercier, de l'échangeur Décarie et de l'échangeur Turcot seront tous en activité en même temps!

«Ça va être cauchemardesque», répond Marvin Rotrand, vice-président du conseil d'administration de la Société de transport de Montréal (STM), avant d'ajouter: «Pour les automobilistes.»

Ce n'est pas un hasard si l'ouest et le sud-ouest de Montréal ont obtenu le gros lot des mesures anticongestion présentées le 25 août dernier par le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad. Dans le Sud-Ouest, des voies réservées aux autobus dans les rues Saint-Patrick et Notre-Dame permettront d'accélérer le transport des usagers vers les stations de métro. Dans l'Ouest, la STM créera, d'ici à l'an prochain, quatre nouveaux circuits express entre la station de métro Côte-Vertu et le coeur du «West Island», en plus de nouvelles voies réservées aux autobus sur l'autoroute 20 (Dorval et Lachine) et le boulevard Saint-Jean (entre Pierrefonds et l'autoroute 20). Sans compter qu'un stationnement de 300 places sera aménagé à Dollard-des-Ormeaux.

Moins populaires qu'à Laval

Avec 12 gares de train de banlieue sur son territoire et une vingtaine de circuits d'autobus, l'Ouest-de-l'Île pourrait passer pour un paradis des transports collectifs. C'est, au contraire, la partie de l'île de Montréal où les résidants utilisent le plus leur automobile.

Dans la majorité des municipalités et des arrondissements situés à l'ouest de l'autoroute 13, les parts modales des transports en commun sont moins élevées qu'à Laval, où 18,6% des déplacements le matin se font en métro ou en autobus. Dans la plupart des villes de l'ouest, les taux oscillent entre 15 et 17%. Pointe-Claire et Senneville sauvent l'honneur avec des parts respectives de 20,6 et 22,8%.

Les trains de banlieue ne peuvent recevoir qu'un nombre limité de nouveaux clients, et les stations de métro les plus proches sont à des kilomètres de Dorval et de Pierrefonds.

C'est donc en investissant massivement dans le réseau d'autobus que la STM compte percer quelques passages dans la muraille de cônes orange qui va s'élever entre l'Ouest et le reste de l'île de Montréal dans les prochaines années. Et ce, en tentant de séduire une clientèle qui ne lui a jamais été acquise.