«Les voies réservées sont la clé des propositions présentées aujourd'hui», a affirmé hier le président de la Société de transport de Montréal (STM), Michel Labrecque, en commentant le bouquet de mesures anticongestion qui seront mises en place d'ici au printemps 2012.

Depuis des mois, la STM est en discussion avec Transports Québec pour planifier des solutions de transport collectif susceptibles de compenser les entraves majeures créées sur le réseau routier par le chantier de reconstruction de l'échangeur Turcot, qui s'étalera sur sept ans, entre 2012 et 2018. Et à maintes reprises, son président a martelé le même message : la STM ne mettra pas d'autobus supplémentaires en service si ceux-ci ne disposent pas d'un couloir exclusif pour circuler à l'aise à travers la congestion automobile. Le sentiment d'urgence créé par la fermeture partielle du pont Mercier, en juin, semble avoir enfin eu raison des réticences du ministère des Transports, qui rechigne à retirer de l'espace routier aux automobiles pour favoriser la circulation des autobus.

Les sociétés de transport des villes de la banlieue de Montréal revendiquent depuis des années un peu d'espace sur le réseau autoroutier du Ministère, pour améliorer l'efficacité de leur desserte et réduire les temps de parcours de leurs usagers. Dans un rapport de consultation publié en 2009, la Communauté métropolitaine de Montréal recensait des dizaines de propositions formulées par des conseils intermunicipaux de transport pour des couloirs de circulation qui, mis bout à bout, totaliseraient plus de 100 km de voies, rien qu'en banlieue. Pour l'essentiel, tous ces projets sont restés, à ce jour, lettre morte.

Hier, lors d'une rencontre avec les médias, des fonctionnaires du MTQ ont indiqué que d'autres projets de voies réservées aux autobus étaient en gestation, notamment sur les autoroutes 13 et 15, en banlieue nord. La mise en oeuvre d'une telle mesure, à la faveur du sentiment de crise actuel, représente l'aboutissement d'un vieux rêve pour le CIT des Laurentides notamment, qui demande un couloir d'autobus depuis presque deux décennies pour sa clientèle en pleine croissance, après de multiples refus de la part du MTQ.

Les tronçons de voies réservées projetées s'étendront sur environ 40 km de chaussée, selon les données rendues publiques hier. Les autobus additionnels qui doivent y circuler ajouteront environ 22 000 places par jour dans les réseaux de bus de la région métropolitaine.