Les orages ont provoqué d'importants retards à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, lundi soir. Des alertes météo ont empêché des dizaines d'avions de décoller ou d'atterrir une bonne partie de la journée, paralysant et usant la patience de milliers de voyageurs pendant des heures.

«Il y a eu une première alerte à la foudre entre 15h39 et 18h03 qui a occasionné un ralentissement des opérations. Puis une deuxième alerte a été donnée à 20h39. Compte tenu des conditions météorologiques, ça occasionne un retard pour la majorité des vols», indique Marie-Claude Desgagnés, porte-parole d'Aéroports de Montreal.

Si cette dernière rapportait des retards moyens d'une heure à une heure et demi, la plupart des passagers rencontrés parlaient de plusieurs heures de délais, souvent passées coincés dans un appareil cloué au tarmac.

Jacques Tremblay était à bout de patience. Plus de cinq heures et demi après avoir atterri, il n'avait toujours pas récupéré ses bagages. «Je suis en furie. On a niaisé trois heures et quart dans l'avion à cause d'un «code rouge» sans nous expliquer c'est quoi. Ça fait 30 ans que je voyage et je n'ai jamais vu rien de tel. Il n'y a même pas de neige», s'est emporté l'homme de l'Île-des-Soeurs.

Robert Janvier a lui aussi dû patienter plus de cinq heures après son atterrissage avant de pouvoir «enfin» sortir de l'aérogare. «C'est plate, mais on comprend que c'est pour la sécurité. Mais ce qui était vraiment plate, c'est qu'on ne nous informe pas pendant tout ce temps pour nous dire ce qui se passe», a ragé l'homme. C'est seulement en sortant «finalement» de son avion qu'il a vu la pluie battante et compris la raison du délai.

Au sec à l'intérieur du terminal, Mirette Awad se faisait du mauvais sang pour ses parents qui ont entrepris un périple de plus de 30 heures pour venir visiter sa famille. «Je suis inquiète parce qu'ils sont très âgés et qu'ils voyagent depuis longtemps. Ils ont dû faire 5 heures d'autobus d'Alexandrie au Caire, faire un vol de 5 heures jusqu'à Paris, puis un autre de sept heures jusqu'à Montréal, sans compter les longs transits à chaque escale. Et maintenant il y a ce délai», s'impatientait la femme assise sur un banc, ses deux enfants endormis sur ses genoux. En vérité, ses parents n'étaient pas au bout de leurs peines puisque leur destination finale est en Ontario, où s'est établi la petite famille Awad.

De retour de plusieurs semaines de travail dans le nord, Anne-Marie a très peu apprécié de passer deux heures et demi sur le tarmac, à bord l'appareil qui la ramenait d'Iqaluit. «Être pris dans un avion dans une rangée de trois personnes, ce n'est pas très agréable», s'indigne la jeune femme.

Sur les écrans de l'aéroport indiquant les heures d'arrivées et de départs, plusieurs vols affichaient un important retard. Un vol en provenance de Philadelphie qui devait atterrir à 17h20 n'a touché la piste de Montréal qu'à 22h30, soit avec plus de cinq heures de retard. L'atterrissage d'un appareil en provenance de Gaspé prévu pour 17h40 n'a eu lieu qu'à 21h30, soit avec près de quatre heures de retard. Plusieurs vols ont carrément été annulés, notamment en provenance de Toronto, Ottawa, Québec et New York.

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