Le nouveau pont à péage de l'autoroute 25 a absorbé beaucoup moins de circulation en provenance des autres ponts que ne l'avait prévu le ministère des Transports du Québec (MTQ) lorsqu'il a conçu la jonction des autoroutes 440 Est et 25 Nord, où les embouteillages dépassent des sommets depuis un mois.



Même si le pont à péage a atteint en un mois les objectifs de fréquentation que l'on visait au bout d'un an, le directeur de la Direction territoriale Laval/Mille-Îles du MTQ, Fadi Moubayed, a attribué mercredi une partie des problèmes au fait que la circulation des ponts Pie-IX ou Papineau-Leblanc a peu migré vers le nouveau pont privé, inauguré le 21 mai, après des investissements estimés à 500 millions de dollars.

La société privée qui gère le pont à péage, Concession A25, affirme pour sa part que, après seulement un mois d'exploitation, le nombre des usagers quotidiens atteint déjà de 24 000 à 30 000 véhicules en semaine, et de 17 000 à 23 000 les week-ends.

Au cours d'un entretien avec La Presse, mercredi, le directeur des communications de la société, Pierre Brien, a précisé qu'on ne prévoyait atteindre un débit de 25 000 véhicules par jour qu'après un an d'exploitation.

Goulot d'étranglement

Depuis l'ouverture du nouveau pont, qui devait réduire les bouchons de circulation entre Montréal et la banlieue nord, des dizaines de milliers d'usagers de la route se retrouvent coincés dans un goulot d'étranglement, à la jonction des autoroutes 440 Est et 25 Nord, à Laval.

Ces embouteillages quotidiens, en fin de journée, ont fait doubler le temps d'attente des usagers de l'autoroute 440, qui perdent jusqu'à 50 minutes par jour à la jonction des autoroutes, lorsqu'ils rentrent à la maison, en direction de Terrebonne ou de Mascouche.

Les automobilistes ont montré du doigt la configuration des voies, conçues par le MTQ, pour permettre à la circulation provenant du nouveau pont d'intégrer le réseau routier existant, à l'endroit où la 440 Est devient l'A25 Nord. Après la jonction des autoroutes, les voies convergent deux fois sur une courte distance pour passer de trois à une seule.

Pendant ce temps, les automobilistes qui empruntent le pont à péage ont accès à une bretelle qui contourne toute la zone d'encombrement et leur permet de s'insérer sans problème dans la circulation de l'A25 Nord, en utilisant la voie de gauche de l'autoroute.

Le MTQ affirme être en train de faire de nouveaux comptages pour évaluer les débits de circulation et comprendre la dynamique des déplacements, dans l'ensemble du réseau, autour du nouveau pont. Concession A25 estime pour sa part que, à l'heure de pointe de fin de journée, de 5000 à 6000 véhicules franchissent ses portillons de péage. Une partie seulement de ces véhicules contourne le bouchon de l'A440 Est et contribue directement à la création de ce goulot d'étranglement.

Des modèles à la réalité

«Nos modèles nous avaient prédit un transfert majeur du pont Pie-IX vers le nouveau pont de l'A25, a dit mercredi M. Moubayed dans une entrevue accordée à la station de radio 98,5 FM. Ainsi, le débit qui provenait du pont Pie-IX ne passerait plus sur l'A440. Malheureusement, on se rend compte que ce transfert n'est pas aussi important que prévu. Les gens ont donc continué à utiliser l'A440 et on s'est retrouvé dans une situation de congestion.»

Le MTQ a annoncé une série de mesures pour réduire les effets du goulot d'étranglement créé à la jonction des autoroutes 440 et 25.

La bretelle qui permet aux usagers du pont à péage d'intégrer l'A25 Nord sera allongée de 400 à 500 mètres, et les véhicules auront accès à l'A25 Nord «en insertion plutôt qu'en voie propre», explique M. Brien, de Concession A25.

Le MTQ espère que les automobilistes qui s'insèrent dans l'A25 Nord gêneront moins la circulation en provenance de l'A440. Une signalisation appropriée avisera les automobilistes des convergences de voies.

Voie moins réservée

Le MTQ va aussi modifier ses exigences pour l'usage de la voie de l'A25 Nord réservée aux autobus et au covoiturage. Actuellement, seuls les véhicules qui transportent au moins trois personnes peuvent y circuler. À titre temporaire, les véhicules qui comptent un seul passager en plus du conducteur pourront aussi utiliser la voie réservée, sur l'accotement de droite de l'autoroute.

Le coût de ces mesures n'a pas encore été estimé. Elles devraient toutes être mises en place au mois d'août.