Les Habitations Jeanne-Mance, ces 800 logements sociaux situés au centre-ville de Montréal, en plein faubourg Saint-Laurent, se refont une beauté. Pour l'heure, cela se traduit par des aménagements paysagers, par la création d'un petit marché public et d'un mini-terrain de soccer, par l'embellissement des façades et des halls d'entrée. Mais l'an prochain, on s'attaquera à la rénovation des appartements eux-mêmes, à raison d'une centaine par année.

Les Habitations Jeanne-Mance ont longtemps été mal-aimées et mal cotées. Prostitution, drogue, c'était loin d'être l'endroit idéal où vivre.

Dans un premier temps, on s'est employé à améliorer la sécurité des lieux. Avec un budget de 1,7 million, la Ville de Montréal s'est ensuite attaquée aux aménagements extérieurs, notamment en verdissant l'endroit. À cela s'ajouteront 32 millions du gouvernement fédéral qui permettront de rénover les appartements.

En conférence de presse, vendredi, le maire Gérald Tremblay a souligné que ces rénovations prendront un certain temps, ne serait-ce que parce que cela suppose le relogement temporaire des locataires.

Cela peut cependant très bien se faire, et il en veut pour preuve la reconstruction de Place L'Acadie, dans le nord de la ville. Insalubres au possible, ces logements ont été complètement refaits. Pour ce faire, «on a dû déménager des gens, on a payé le déménagement, trois mois de loyer, et les gens sont de retour».

C'est ce qu'il faudra faire aux Habitations Jeanne-Mance.

Ce complexe a aujourd'hui plus de 50 ans. D'aucuns ont longtemps suggéré de le raser, tout simplement, d'autant qu'il ne correspond plus aux idéaux de mixité sociale préconisés aujourd'hui.

Vrai, a dit le maire, on vise aujourd'hui à diversifier les quartiers, à s'assurer qu'il y a dans chaque secteur un certain nombre de logements sociaux, de résidences modestes, d'autres plus chères, etc. N'empêche, selon le maire Tremblay, les Habitations Jeanne-Mance «sont un exemple de réussite» où se côtoient des gens venus de 70 pays.

«On disait qu'on avait ghettoïsé des gens, qu'on avait mis des gens qui vivent de l'exclusion. Le défi a été de changer cette perception», a-t-il dit.

Humeur badine

Quand s'est ouverte la période de questions, Gérald Tremblay, d'humeur badine, a demandé au premier journaliste à l'interroger si cela portait bel et bien sur le sujet du jour. «Parce que là, ça fait cinq jours que ça va bien!» a dit le maire.

C'est ainsi que, quand on a essayé de lui demander ce qu'il pensait du financement de l'amphithéâtre de Québec et du projet de loi cherchant à «assurer la sécurité juridique de la proposition», le maire Tremblay ne s'y est pas fait prendre. Il a vite esquivé la question, disant en gros qu'il laissait à Régis Labeaume le soin d'y voir, comme il a lui-même pris ses responsabilités par rapport à BIXI.

Pas un mot de plus. Rien, quoi, pour rompre ces cinq jours d'accalmie médiatique!