Alors que le nombre d'accidents avec blessés graves a augmenté l'an dernier, la Ville de Montréal et son service de police ont lancé hier une campagne de sécurité s'adressant principalement aux piétons et aux cyclistes, les plus grandes victimes des collisions mortelles.

D'ici au 30 octobre, les policiers organiseront des activités de sensibilisation en distribuant des pamphlets et des signets. Les piétons et les cyclistes doivent aussi s'attendre à diverses interventions et contrôles routiers.

«Les statistiques de l'an dernier sont claires: sur 37 collisions fatales, 18 piétons et 4 cyclistes étaient impliqués. C'est plus de la moitié», a souligné Pierre Rousseau, commandant à la division de la sécurité routière et de la circulation au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Chez les piétons, le bilan s'est détérioré depuis 2009: ils ont été 125 en 2010 à être gravement blessés lors d'un accident de la route, contre 85 l'année précédente. Les accidents graves ont toutefois baissé chez les cyclistes, passant de 40 à 26. Dans l'ensemble, le nombre de décès sur les routes est resté stable par rapport à 2009.

Les cyclistes davantage ciblés

Le nombre de constats d'infractions remis aux piétons est relativement stable depuis deux ans (de 13 105 en 2008 à 15 545 en 2010). En revanche, les cyclistes ont reçu deux fois plus de constats en 2010 qu'en 2008 (4899 contre 2490).

Le commandant Rousseau se défend qu'un mot d'ordre ait été donné aux policiers. «Le nombre de pistes cyclables augmente et le nombre de cyclistes aussi, a-t-il dit. Et les cyclistes qui reçoivent un constat d'infraction sont fautifs.»

Claude Trudel, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal, a invité les piétons, les cyclistes, mais aussi les automobilistes à faire preuve de discipline sur les routes. «Une intersection, c'est un endroit dangereux. Chacun doit apporter la prudence et le civisme nécessaires», a-t-il dit.

Selon les statistiques du SPVM, la moitié des collisions graves impliquant un cycliste sont imputables au cycliste. Dans 61% des cas où un piéton est mort, ce dernier n'avait pas respecté le Code de la sécurité routière.