Deux autres municipalités du Québec, Montréal-Est et Saint-Constant, font l'objet d'une vérification de la part du ministère des Affaires municipales depuis le début du mois d'avril, a appris La Presse hier.

Les vérifications portent sur le processus d'attribution de contrats et d'autres aspects liés à l'administration municipale, indique-t-on au Ministère.

Les villes concernées ont été prévenues par une lettre datée du 7 avril.

À Montréal-Est, on dit ignorer ce qui a pu faire en sorte que l'administration se retrouve sous la loupe des vérificateurs de Québec. «Ce sont des vérifications peut-être aléatoires, nous n'avons aucune idée de la raison», indique Francine McKenna, des communications de Montréal-Est. Les enquêteurs de Québec ont déjà rencontré la direction générale de la Ville pour demander une série documents qui sont épluchés actuellement.

À Saint-Constant, le maire Gilles Pépin est furieux et jette le blâme sur un «groupuscule d'opposants qui font toujours des plaintes qui se sont avérées non fondées chaque fois».

«C'est déplorable, a-t-il déclaré à La Presse. Mais je n'ai rien à cacher. Toutes les nouvelles politiques sur l'attribution des contrats sont en place. Et si on doit améliorer les choses, on le fera.»

Le maire n'a pas été en mesure d'en dire plus sur le dossier litigieux. Mais ce ne sont pas ses premiers démêlés avec Québec.

Rappelons qu'en 2007, le maire et cinq de ses conseillers avaient été destitués après l'annulation des élections de 2005 par la Cour supérieure en raison de dépassements de leurs dépenses électorales. La municipalité avait alors été placée sous tutelle.

Gilles Pépin avait été reporté au pouvoir en 2008.

Montréal, Laval, etc.

«Deux critères de sélection déclenchent ces vérifications, justifie Caroline Saint-Pierre, porte-parole du Ministère. On se base sur des faits ou des plaintes portées à l'attention de notre ministère. Cela peut découler de nos analyses de risques quant à la qualité de la gestion municipale et le cadre de l'attribution des contrats.»

À ce jour, onze villes et un organisme municipal sont visés par ce processus de vérification. Il s'agit de Montréal, Laval, Saint-Jérôme, Mascouche, Terrebonne et la Régie des eaux usées de Terrebonne-Mascouche pour ne citer que les cas les plus médiatisés au cours des derniers mois, ainsi que Sainte-Thérèse, Sainte-Anne-des-Plaines, Sainte-Julienne et Château-Richer.

Au mois de mars dernier, le président de la Fédération québécoise des municipalités, Bernard Généreux, s'était emporté contre la médiatisation de ces vérifications alors que son organisme venait d'exclure le maire de Mascouche, Richard Marcotte, de son conseil d'administration : «Est-il nécessaire que les noms des villes vérifiées soient rendus publics dès le début du processus de vérification? Cela amplifie la présomption de culpabilité de malversation.» M. Généreux déplorait aussi que l'on tape autant sur les élus, plutôt que de mettre les «entrepreneurs corrupteurs» sous les projecteurs.

Récemment, le ministre Laurent Lessard a annoncé que les 8100 élus municipaux du Québec devront retourner ces prochains mois sur les bancs de l'école afin de suivre une formation en éthique.