Le Comité de vigilance Turcot recommande à la Ville de Montréal de supprimer quelques-unes des nombreuses bretelles qui relient son réseau aux autoroutes de l'échangeur Turcot, afin de réduire la capacité de circulation et de respecter les objectifs de ses propres plans d'urbanisme et de transport.

Selon ce comité, la Ville de Montréal «pourrait favoriser une réduction de l'espace réservé à l'automobile et une meilleure intégration de ces infrastructures dans l'aménagement des quartiers» en éliminant les bretelles «redondantes» et en réaffectant les sommes prévues pour leur construction aux services de transports collectifs.

La conception finale du nouvel échangeur Turcot est en cours depuis des mois. Les travaux de construction débutent dans moins d'un an. Le chantier doit durer sept ans. Le coût du projet du ministère des Transports du Québec (MTQ) est estimé à 3 milliards.

Près de 300 000 véhicules empruntent chaque jour les multiples bretelles de béton de l'échangeur Turcot, qui relie entre elles les autoroutes 15, 20 et 720, dans le sud-ouest de Montréal. En plus de servir de carrefour autoroutier, Turcot et les trois autres échangeurs (La Vérendrye, Angrignon, Montréal) du complexe Turcot assurent également plusieurs liaisons entre les autoroutes et les quartiers du sud-ouest qu'il traverse.

En examinant une carte d'une mouture récente du projet Turcot, le Comité de vigilance Turcot a déterminé plusieurs endroits où les voies de circulation autoroutière et locale semblent desservir les mêmes destinations.

Le comité recommande ainsi de supprimer deux bretelles d'entrée et de sortie prévues sur l'autoroute 20 pour desservir le nouveau «quartier du canal» projeté dans l'ancienne gare de triage Turcot. Le quartier qui pourrait voir le jour après la fin des travaux, en 2018, sera alimenté par le réaménagement de la rue Notre-Dame, déjà prévu dans le même secteur.

Selon un porte-parole du comité, Daniel Bouchard, du Conseil régional de l'environnement de Montréal, les changements proposés au projet Turcot ont été acheminés à la Ville de Montréal. Le comité souhaite obtenir une réponse d'ici le 1er mai.

Ce comité de vigilance a été formé en novembre dernier, en réaction à la présentation officielle du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot proposé par le ministère des Transports au sud-ouest de Montréal. Le ministre des Transports Sam Hamad avait accueilli positivement cette initiative, en qualifiant sa création de «louable et constructive».

En plus du Conseil régional de l'environnement de Montréal, le comité réunit, entre autres, le Regroupement économique et social du Sud-Ouest, le Réseau des ingénieurs du Québec, Équiterre, la Fondation David Suzuki et le Forum universitaire URBA 2015.