L'organisme de promotion des transports en commun, Transports 2000 Québec, a réclamé l'implantation d'une voie réservée au covoiturage et le rétablissement du péage si le gouvernement fédéral autorise la construction d'un nouveau pont entre Montréal et la Rive-Sud, en remplacement du pont Champlain.

Tout en annonçant son adhésion à la coalition Champlain en chantier, qui réclame un engagement du gouvernement du Canada pour la construction d'une nouvelle infrastructure, l'association s'est démarquée hier de ses nouveaux alliés en estimant que le péage routier «est incontournable».

«Ce que l'on souhaite, a dit son président, Robert Dubé, c'est que le pont soit conçu pour répondre aux besoins de mobilité du XXIe siècle. Un pont mixte, qui fait une place égale au transport individuel et aux transports collectifs, où on devra prévoir un transport en commun fiable, flexible et attirant pour encourager les gens à l'utiliser.»

Transports 2000 Québec n'a pas exprimé de préférences quant au mode de transport collectif qui sera implanté sur le futur pont Champlain. Les maires de la Rive-Sud favorisent un train léger de type SLR. Un tel projet a déjà fait l'objet d'études de 12 millions, il y a 10 ans. Transports 2000 Québec n'était pas très chaud à cette idée, à l'époque.

Le directeur général de l'organisme, Normand Parisien, a rappelé que ce projet aurait eu pour effet d'éliminer la voie réservée aux autobus qui fonctionnent à contresens du trafic, en périodes de pointe, sur le pont actuel. L'élimination de la voie réservée aurait défavorisé les municipalités de la couronne de banlieue, où les infrastructures lourdes de transports collectifs (métro et train de banlieue) ne sont pas toujours accessibles.

Sur un nouveau pont Champlain, les deux services pourraient cohabiter, estime Transports 2000 Québec. Le pont compterait huit voies de circulation et deux de ces voies seraient réservées à un mode lourd de transport, comme un SLR ou un tramway. Une voie supplémentaire, dans chaque direction, serait réservée aux autobus et au covoiturage.

Au final, quatre voies de circulation (deux par direction) seraient ouvertes aux automobiles et aux camions. Et elles seraient à péage, «afin d'équilibrer les deux modes de transport», ajoute M. Parisien.

Robert Dubé a reconnu hier que cette position différait des demandes de la coalition Champlain en chantier, qui prévoit plutôt six voies de circulation aux automobiles, et qui n'a jamais envisagé de péage routier sur un nouveau pont.

«Ce sont les positions que nous allons faire valoir au sein de la coalition», a-t-il enchaîné, lorsqu'on l'a questionné sur l'accueil qu'elles avaient reçu.

La coalition Champlain en chantier réclame que le gouvernement fédéral ouvre un bureau de projet avant l'été, et qu'il présente un échéancier précis pour la construction d'un nouveau pont en remplacement du pont actuel, qui est en fin de vie utile.