L'opposition a tenté de relancer le feuilleton de l'espionnage à l'hôtel de ville en soutenant mystérieusement, hier soir, avoir reçu «un appel» confirmant que des courriels d'élus avaient été illégalement interceptés.

«Des élus ont été enquêtés dans leur BlackBerry, dans leurs courriels, a dénoncé Anie Samson, leader de Vision Montréal. Je pourrais déposer une liste (d'élus espionnés) qui a été faite, je le ferai en temps et lieu.»

Cette sortie de la conseillère de Vision Montréal survient dans une ambiance manifeste de méfiance - sinon de paranoïa. Le deuxième parti de l'opposition, Projet Montréal, a annoncé la semaine dernière qu'il remplacerait les BlackBerry et les adresses électroniques fournis par la Ville pour échapper à la surveillance. Des rumeurs insistantes font régulièrement surface sur l'utilisation abusive qu'aurait faite l'administration Tremblay des possibilités de surveillance électronique.

Le maire réfute

Manifestement excédé, le maire Gérald Tremblay a exhibé une lettre du directeur général de la Ville, Louis Roquet, envoyée au président du conseil, Claude Dauphin. Le plus haut fonctionnaire de Montréal y explique qu'«à la suite de vérifications sérieuses», il appert qu'aucune enquête administrative n'a été menée à l'égard d'un élu municipal ou d'un membre de cabinet. «Ni les courriels, ni les agendas électroniques, ni les appels cellulaires et téléphoniques des élus et du personnel politique ne font l'objet d'une surveillance», assure M. Roquet.

Ces enquêtes relèvent du ministre des Affaires municipales et de la Commission municipale, souligne-t-il. Cependant, il est possible que les services de la Ville aient pu, «en lien avec le Ministère ou les autorités policières», conduire des enquêtes concernant un élu ou un membre d'un cabinet, avoue-t-il.

Le maire Tremblay a reproché à l'opposition de revenir sur un débat qu'il estime clos, celui du différend entre son administration et le vérificateur général, sur lequel on attend toujours le verdict de Québec.