La cohabitation annoncée par Gérald Tremblay au lendemain de sa réélection est officiellement terminée. La dernière représentante de l'opposition au sein du comité exécutif, Lyn Thériault, a été expulsée lundi à la demande même du maire.



Le motif, a expliqué l'administration par voie de communiqué, ce sont les constats d'infraction remis il y a 10 jours au parti de Mme Thériault, Vision Montréal. Elle faisait par ailleurs partie des 17 élus épinglés par le Directeur général des élections du Québec pour avoir cautionné des emprunts pour une somme supérieure à 10 000$, la limite légale.

«Mme Thériault a enfreint la loi électorale, elle ne pouvait plus siéger au comité exécutif. Les élus doivent toujours respecter la loi», a résumé Michael Applebaum, vice-président du comité exécutif.

Tombée en début de soirée lundi, quelques minutes avant le début du conseil municipal, la nouvelle a suscité les foudres du parti Vision Montréal. «C'est complètement odieux, a déclaré la chef du parti, Louise Harel. Le maire Tremblay se cherchait un prétexte, il en a trouvé un complètement fallacieux.»

Les infractions pour lesquelles son parti a été condamné sont «mineures, l'équivalent d'une amende pour stationnement interdit, a-t-elle soutenu. Et ils voudraient en faire comme si on avait voulu voler l'auto.»

Départ «incompréhensible»

Dans l'enceinte du conseil, des élus du parti du maire, Union Montréal, sont revenus à la charge en demandant à Vision Montréal le remboursement des sommes perçues illégalement. Suscitant les éclats de rire, Louise Harel leur a suggéré d'appeler le numéro sans frais du DGEQ. «La plainte d'Union Montréal n'a pas été retenue, c'était une histoire inventée. C'est une infraction statutaire, pas une fraude.»

Lyn Thériault, conseillère du district Louis-Riel dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, était la seule élue de l'opposition à siéger au comité exécutif depuis novembre dernier. À cette époque, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, avait été expulsé du comité exécutif pour avoir refusé d'appuyer la position de la Ville dans la réfection de l'échangeur Turcot.

Responsable des dossiers touchant les aînés, la famille et les personnes handicapées, Mme Thériault a eu droit aux compliments du maire Tremblay qui a tenu à saluer son «professionnalisme» et sa «compétence».

Pour Mme Harel, l'expulsion de Mme Thériault signifie que la cohabitation annoncée il y a 16 mois est «morte et enterrée, malgré la collaboration» de l'opposition. Elle qualifie ce départ de «navrant et incompréhensible» pour ceux qui ont «cru que cette administration se comporterait de façon moins partisane».