Par une délicieuse ironie, le bilan des élections de 2009 à Montréal, marquées ce soir-là par des retards dans la compilation des résultats, a été dévoilé hier... avec plusieurs mois de retard.

La raison: trois élections partielles en 2010 qui ont monopolisé l'équipe du greffier de la Ville, Yves Saindon, qui agit à titre de président des élections. «Des élections partielles, ça gruge le temps qui aurait pu être consacré à compléter le bilan», explique le porte-parole Pierre G. Laporte.

En 2009, pour la première fois en 11 ans, Montréal est revenu au mode traditionnel de scrutin. Après l'échec du vote électronique de 2005, il a fallu ouvrir deux fois plus de bureaux de vote, qui ont généré plus de 15 000 résultats qu'il a fallu compiler manuellement lors de la grande soirée électorale.

C'est à ce chapitre que les élections montréalaises, «l'événement électoral le plus complexe au Québec», selon le bilan officiel, ont connu leur part de difficultés. Les 90 téléphonistes de l'hôtel de ville ont notamment été débordés à partir de 21h30. Dans certaines écoles, les concierges ont refusé tout compromis et fermé leur école à 22h. Épuisés et las d'attendre, des travailleurs d'élection ont quitté le bureau de vote en fin de soirée sans transmettre leurs résultats.

«Le soir des élections, il y a eu des situations problématiques dans la compilation et la diffusion des résultats, reconnaît M. Laporte. Il y a peut-être à ce chapitre des choses à revoir en terme de formation de personnel, et en terme de trafic, de circulation des résultats.»

De façon globale, les élections de 2009 ont été «une opération réussie», précise le porte-parole. En aucun temps, la fiabilité des résultats n'a été mise en cause. Financièrement, on a même réussi à dépenser un demi-million de moins que le budget prévu, qui était de 11,9 millions.

Quant aux écueils dans la transmission des résultats, «on est encore à travailler des solutions dans l'optique de 2013», dit M. Laporte.