Une planche de bord trop décorée coûtera 1300 $ en amendes à un chauffeur de taxi montréalais. Arieh Perecowicz avait présenté une contestation constitutionnelle en cour municipale, arguant que sa liberté d'expression était brimée par le Bureau du taxi de la ville de Montréal.

L'organisme lui avait imposé quatre amendes pour ce qu'il estimait être du désordre dans le taxi.

M. Perecowicz, âgé de 66 ans, affirmait que les objets en cause, des effets personnels et religieux et des photographies, faisaient partie de son travail quotidien.

Toutefois, un règlement municipal édicte que les objets non nécessaires pour conduire un taxi ne soient pas visibles.

Jeudi, un juge de la cour municipale a décidé que le règlement avait lieu d'être en vigueur et que les droits de M. Perecowicz n'avaient pas été bafoués.

Le chauffeur de taxi, qui compte 44 ans d'expérience, se trouve dans un mauvais pas à cause d'amendes et de frais judiciaires. De plus, il devra s'expliquer devant la justice à propos de quatre infractions qu'il aurait commises.

Mais malgré le jugement, M. Perecowicz agissait avec défiance.

Certains de ses objets précieux sont demeurés bien en place. Deux mezuzot (petits boîtiers contenant un morceau de parchemin) étaient toujours fixés sur les portes, et une photo des enfants et du rabbin de M. Perecowicz se trouvaient dans le taxi.

Le chauffeur a expliqué qu'il ne pouvait pas enlever ce qu'il avait placé dans son taxi.

M. Perecowicz dispose d'un an pour payer ses contraventions. Il a toutefois indiqué qu'il avait l'intention d'interjeter appel de la décision et qu'il était prêt à lutter jusqu'en Cour suprême du Canada s'il trouvait un avocat pour le représenter.

M. Perecowicz travaille à Côte-Saint-Luc, ville défusionnée de l'île de Montréal. Il dit avoir travaillé partout à Montréal durant sa carrière et soutient qu'il n'a jamais reçu une seule plainte d'un client concernant les décorations dans son taxi.

Pour défendre son point de vue, M. Perecowicz a affirmé qu'il était victime d'une vengeance de la part du Bureau du taxi pour s'être plaint au sujet de chauffeurs qui conduisaient un taxi sans permis.

Le juge a toutefois expliqué que le chauffeur de taxi n'avait pas prouvé cette affirmation.

De son côté, le Bureau du taxi a fait valoir que les inspecteurs n'avaient fait que leur travail.