Encore empêtrée dans les poursuites provoquées par les ambitieux travaux de 10 millions de dollars en 2005, l'Église unie St. James a annoncé hier un nouveau programme de réfection, dont la valeur est estimée à 7 millions en trois ans.

Québec a déjà confirmé une subvention de 850 000$ pour ce bâtiment désigné monument historique en 1980 et lieu historique par le gouvernement fédéral en 1996. On prévoit lancer les travaux dès le mois d'avril; dans un premier temps, il s'agira de la réfection de la toiture et de l'orgue.

À l'intérieur, un rapide coup d'oeil au plafond en lambeaux, dont les fuites sont contenues dans des seaux posés sur le plancher, confirme l'urgence de travaux. «C'est un bâtiment fascinant, une réelle beauté architecturale, dit Allan Fuller, fiduciaire de l'Église unie St. James et responsable des travaux. Mais les besoins sont nombreux et immédiats.»

Outre la toiture et l'orgue, le mur côté est, les escaliers extérieurs et les vitraux feront l'objet des soins des ouvriers. Le montage financier est cependant loin d'être bouclé: M. Fuller avoue que les réponses de l'arrondissement, du fédéral et de partenaires privés se font encore attendre.

Depuis 2005, des travaux de réfection ont notamment permis aux Montréalais de renouer avec la façade de l'église, masquée depuis les années 20 par des commerces. Estimée à l'origine à 5,2 millions, l'opération en a finalement coûté le double. Des dizaines de petits entrepreneurs sont restés impayés, et le maître d'oeuvre, L.M. Sauvé, s'est retrouvé au bord de la faillite.

Le propriétaire de la firme, Paul Sauvé, a d'ailleurs intenté une poursuite contre le gouvernement du Québec pour récupérer 3 millions et a maintes fois tenté de mettre la main sur les subventions versées à l'église depuis 2006. Il a été impossible de le joindre hier.

L'Église unie St. James, elle, s'est toujours défendue d'avoir profité de la situation. «Oui, il y a eu des problèmes, ce n'est pas encore réglé, mais nous sommes en processus pour régler tout ça, c'est tout ce que je peux en dire, a déclaré Allan Fuller. Toutes nos factures ont toujours été payées; nous avons été transparents dans toute cette affaire.»

Il ne craint pas que cette mésaventure refroidisse les ardeurs des entrepreneurs qui pourraient souhaiter soumissionner.