La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) recommande la réalisation de projets de transports collectifs totalisant 23 milliards dans un projet de plan de transport régional qui fera l'objet d'une large consultation dans les semaines à venir.

Selon des sources de La Presse, ces projets de prolongement du métro, des trains de banlieue et des voies réservées pour autobus, sont au coeur d'un nouveau plan d'aménagement du territoire métropolitain qui doit être approuvé d'ici avril 2011 par les 82 municipalités de la région métropolitaine.

Ce plan métropolitain d'aménagement et de développement prévoit que les municipalités du territoire favoriseront la construction résidentielle autour de grands équipements de transports en commun afin de permettre un accès plus facile à ces services pour plus d'un million de résidents de la métropole.

Selon les projections de la CMM, la population de la région métropolitaine, qui est aujourd'hui de 3,8 millions d'habitants, devrait s'enrichir d'environ 700 000 nouveaux résidants d'ici 2031. Cela représente de 425 000 à 450 000 ménages de plus à loger dans un territoire déjà relativement dense, où les problèmes de congestion routière deviennent chaque année de plus en plus préoccupants.

C'est donc pour répondre aux besoins de mobilité futurs d'une population en pleine croissance que la CMM, propose aux municipalités de son territoire de planifier leur construction résidentielle en fonction des besoins de transport, et de la présence des réseaux de transports collectifs.

Une métropole plus verte et plus mobile

Élaboré sur le modèle des «quartiers verts» et des projets urbains de type TOD (Transit Oriented Development), ce plan d'aménagement favorisera ainsi l'installation des nouveaux ménages attendus à proximité des points d'accès aux réseaux de transports en commun. Les concepteurs de ce plan d'aménagement estiment qu'en densifiant les alentours immédiats des stations de métro, des gares des trains de banlieue, et des autres pôles d'usagers (stationnement incitatifs, lignes de bus express, etc.), les résidants des banlieues et de l'île de Montréal seront plus enclins à utiliser les services de transports en commun que leur automobile pour leurs déplacements quotidiens.

La création des quartiers à vocation mixte autour des axes de transports en commun, incluant un zonage commercial et l'implantation de commerces de proximité, favoriserait aussi davantage les transports actifs (marche et vélo) en plus de rompre définitivement avec le modèle de développment des banlieues-dortoirs.

Ainsi, dans ces nouveaux quartiers, pour reprendre un vieux cliché, il ne serait plus nécessaire de prendre sa voiture pour aller chercher une pinte de lait dans un dépanneur situé à cinq kilomètres de la maison, en bordure d'une sortie d'autoroute.

Ambitieux projets

Ces concepts d'aménagement nécessitent toutefois un prolongement des réseaux de transports collectifs, dans une grande partie du territoire, afin de multiplier les points d'accès autour desquels serait axé le développement des villes.

La Presse a rendu publiques mercredi les grandes lignes d'un document de consultation, produit en décembre, qui propose de faire du prolongement du métro à Montréal, Laval et Longueuil, la priorité du développement des infrastructures métropolitaines de transport.

Ce projet, dont le coût est estimé à 6,5 milliards, aurait pour effet de prolonger le réseau actuel de presque 25 kilomètres, et d'y ajouter une vingtaine de stations dont plus de la moitié dans les banlieues nord et sud de l'île.

Le document, et le projet qu'il décrit ont toutefois été très mal reçus dans les municipalités des couronnes de banlieue et par les organismes de transports en commun qui desservent des populations qui habitent loin des futures stations.

Ces prolongements du métro ne représentent toutefois qu'un peu plus du quart du programme de développement des transports collectifs proposés par la CMM au cours des 10 prochaines années (voir tableau).

Tous les grands projets de transports collectifs fréquemment mentionnés, aux quatre coins de la métropole, ont été inclus dans le plan de transport: trains de banlieue de l'Est (Mascouche, Terrerbonne) et de l'Ouest (Vaudreuil, Sainte-Anne-de-Bellevue), SLR (train léger) entre Montréal et la Rive-Sud, et tramways à Montréal.

Les couronnes de banlieue seraient, pour leur part, reliées à ces réseaux «lourds» par des voies réservées aux autobus, qui favoriseraient le rabattement des clientèles les plus éloignées vers des gares intermodales.

Le plan prévoit également des investissements de plus de 10 milliards dans le maintien des actifs et le renouvellement des parcs de matériel roulant.