«Veut-on qu'un maire soit quelqu'un de juste et de droit, prêt à faire bouger les choses, ou qu'il soit parfait dans sa vie? C'est une question qu'il faut se poser.»

Michel Brûlé ne s'en cache pas: il aime les femmes. Et il mène, sur ce plan, «une vie assez olé, olé». Dans le milieu de l'édition, les rumeurs courent à ce sujet depuis des années. Il y a dans tout cela une bonne part de médisance, dit-il. Dans le cadre des entrevues que nous avons menées pour faire son portrait, de bonnes connaissances nous ont pourtant parlé de ses pratiques sexuelles.

Puisqu'il est une personnalité publique prétendant au poste de maire de Montréal, nous avons abordé le sujet directement avec lui. Il nous a répondu par ce texte, qu'il qualifie de «confession».

«J'aurais pu laisser courir les rumeurs qui circulent à mon sujet, comme je le fais depuis plusieurs années et m'en tenir à ce qui est public. Après tout, les chiens aboient, la caravane passe. Ce qui est public, c'est mon vidéoclip: Das deutsche Bier ist am besten. Aux yeux de certains Québécois, je diffuse une image dégradante de la femme dans les scènes où je suis dans une baignoire entouré de deux femmes en bikini. Ma réplique est simple: ce clip s'adresse à un public allemand, qui est très libéré en matière de sexualité. (...)

«Tous ceux qui sont épris de littérature savent à quel point le personnage de la prostituée est important. J'ai étudié la littérature à l'université pendant huit ans et j'ai lu Sartre, Baudelaire, Céline, Dostoïevski et les autres. Et puis, oui, j'ai rencontré des prostituées. D'un point de vue personnel, j'ai trouvé ces expériences très enrichissantes. J'ai découvert des femmes de coeur et d'âme. Des femmes qui ne devraient pas être mises au ban de la société. Étant donné que la prostitution est le plus vieux métier du monde, il faudrait protéger ces femmes comme on le fait en Europe. En criminalisant la prostitution comme on le fait au Québec et au Canada, on ne fait qu'encourager le proxénétisme et l'exploitation. Cela dit, j'ai toujours aimé les femmes, toutes les femmes et j'ai toujours cherché le grand amour. Mes rencontres avec des prostituées ont toujours occupé une place accessoire dans ma vie.

«J'ai fait l'erreur de parler de ma sexualité très librement. Il m'est arrivé d'oublier que j'étais au Québec et non pas en Allemagne. Des gens de mon milieu, qui sont maladivement jaloux de mon succès, ont saisi cette arme pour déformer la réalité et me faire passer pour un monstre. Je suis un homme très franc et je puis affirmer solennellement que j'ai toujours eu des rapports sexuels avec des femmes consentantes. J'espère que cette mise au point fera taire une fois pour toutes les rumeurs à mon sujet.»

Après nous avoir envoyé ce courriel, Michel Brûlé nous a en a fait parvenir deux autres versions, dans lesquelles il nuançait sa position. L'éditeur a ensuite précisé qu'il n'avait jamais dit avoir payé qui que ce soit pour avoir des services sexuels.

«Je me suis contenté d'admettre que j'avais rencontré des prostituées. Cette allégation ne dit rien de plus que ce qu'elle dit. D'ailleurs, j'ai déjà publié le livre Pute de rue, de Roxane Nadeau, et j'ai déjà participé à une table de ronde en compagnie de Nelly Arcan. Donc, oui, la preuve est là!»