Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, perd son siège au comité exécutif. Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, lui a montré la porte, jeudi, invoquant son manque de «solidarité» dans le dossier de la reconstruction de l'échangeur Turcot.  



«Le maire a rencontré M. Bergeron et lui a demandé s'il serait solidaire avec le comité exécutif pour le projet de l'échangeur Turcot, a dit jeudi Darren Becker, porte-parole du comité exécutif. Comme M. Bergeron n'a pas été capable de le garantir, le maire lui a demandé de se retirer.»

Selon nos sources, le ministère des Transports présentera son nouveau projet aujourd'hui au comité exécutif. La chef de Vision Montréal, Louise Harel, le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, et Richard Bergeron assisteront à la présentation. Le ministre des Transports, Sam Hamad, devrait aussi y être.

Richard Bergeron, qui était responsable du plan d'urbanisme au comité exécutif, menaçait depuis plusieurs jours de démissionner si le maire de Montréal donnait son aval à un «mauvais» projet de reconstruction de l'échangeur Turcot.

Bien qu'il n'ait pas vu la version finale, le chef de Projet Montréal avait peu d'espoir d'en être satisfait. L'été dernier, il avait jugé inacceptable la dernière mouture du projet du MTQ et avait annoncé au maire son intention de quitter le comité exécutif si la Ville l'entérinait.

Gérald Tremblay a déclaré cette semaine qu'il était «convaincu» que le projet de Québec contiendrait des modifications par rapport à la version qu'a rejetée Montréal le printemps dernier. Il entend également assister à la conférence de presse du MTQ, qui devrait avoir lieu mardi.

Nombreuses critiques

Le premier plan de réfection de l'échangeur Turcot, présenté en 2007, avait suscité de nombreuses critiques. En avril dernier, la Ville de Montréal avait proposé une solution de rechange au projet du MTQ. Il s'agissait d'une infrastructure circulaire qui occupait moins d'espace au sol et qui permettait d'éviter l'expropriation de logements. Richard Bergeron y avait longuement travaillé.

Après avoir évalué à 6 milliards de dollars le coût des travaux proposés par la Ville, le Ministère a rejeté son plan. Sur son blogue, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, avait vivement réagi et traité les dirigeants du MTQ d'«attardés sociaux».

Avec le départ de Richard Bergeron, il ne reste plus qu'un seul membre de l'opposition au comité exécutif: la conseillère Lyn Thériault, élue sous la bannière de Vision Montréal, le parti de Louise Harel. Mme Thériault entend rester en poste, a indiqué jeudi l'attachée de presse de Vision Montréal, Marie-Hélène d'Entremont.

Au lendemain des élections de novembre 2009, Gérald Tremblay avait fait un geste sans précédent en invitant Richard Bergeron et Lyn Thériault au comité exécutif, l'équivalent du Conseil des ministres. Fier de sa nomination, M. Bergeron avait exprimé l'espoir que les membres du comité exécutif parviennent à s'entendre jusqu'aux prochaines élections.

Richard Bergeron donnera une conférence de presse aujourd'hui pour faire le bilan de son passage au comité exécutif. Du coup, il «invitera la Ville de Montréal à mieux défendre les Montréalaises et les Montréalais contre le MTQ dans le dossier Turcot».