Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a l'intention d'équiper chacun de ses policiers d'un appareil de communication muni d'une puce GPS, ce qui lui permettrait de localiser ses effectifs en tout temps.

Cette mesure, qui coûterait au bas mot 100 millions de dollars, est l'une des plus marquantes qui se retrouvent dans le Résumé des réalisations, un document de 50 pages du SPVM déposé mardi à l'enquête du coroner André Perrault sur la mort de Fredy Villanueva.

Le coroner avait demandé à la Ville de Montréal ainsi qu'au SPVM de l'informer des mesures qui avaient été prises à la suite des événements au cours duquel le jeune homme avait été abattu par un policier de Montréal, le 9 août 2008, ce qui avait provoqué une émeute dans les jours suivants à Montréal-Nord.

La localisation individuelle des policiers s'inscrit dans un chapitre portant sur la sécurité du personnel où il est aussi question de l'installation de GPS dans l'ensemble des «postes mobiles de travail» du SPVM, c'est-à-dire les ordinateurs portables utilisés dans les auto-patrouilles. Dans ce dernier cas toutefois, le projet est déjà avancé et le système doit être mis en oeuvre dans 250 véhicules à compter du 31 mars 2011 et dans 350 autres avant la fin de 2011.

La Fraternité des policiers de Montréal accueille très favorablement ce projet, y voyant une mesure de sécurité additionnelle pour ses membres, tout comme elle avait applaudi à l'installation de GPS dans les auto-patrouilles.

La Fraternité rappelle que l'utilisation de technologies visant à situer avec précision un agent en situation d'urgence avait été suggérée en 2004 par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) à la suite de l'assassinat du policier Benoît L'Écuyer, abattu par un chauffard en fuite sur l'autoroute 40 en février 2002. Le coroner qui avait enquêté sur la tragédie du Collège Dawson, survenue en septembre 2006, avait également émis une recommandation en ce sens.

D'autres mesures ont déjà été mises en oeuvre, notamment l'ajout d'une dizaine de policiers au poste de quartier 39 desservant Montréal-Nord et le renforcement de certaines unités spécialisées.

Par ailleurs, le rapport fait état de nombreuses mesures de type communautaire instaurées par les policiers, visant à rapprocher ceux-ci des citoyens, à sensibiliser les résidants aux problèmes et aux conséquences de la criminalité et ainsi de suite.

De son côté, la Ville de Montréal a également présenté un sommaire de ses réalisations dans la communauté et de ses analyses des causes de la criminalité dans le quartier.

Le rapport du SPVM fait d'ailleurs longuement état des difficultés vécues par les policiers dans certains secteurs de l'arrondissement Montréal-Nord. Ainsi, les environs immédiats de l'endroit où est survenue l'émeute présentaient des taux de crimes contre la personne deux fois plus élevés que la moyenne de la métropole et le taux de crimes imputables aux gangs de rue y était de dix fois supérieur à la moyenne montréalaise.