Pluie froide et vent fort n'ont pas entamé la motivation des sympathisants de la Nuit des sans-abri (NSA) de Montréal. En début de soirée, hier, certains d'entre eux attendaient calmement de pouvoir entrer dans le Centre communautaire de la rue Beaudry: la salle était déjà au maximum de sa capacité.

Dehors, le terrain voisin aménagé pour la NSA était presque vide. Olivier Gagnon, responsable des communications de l'activité, ne désespérait pourtant pas de voir la soirée se déplacer à l'extérieur. «C'est bien beau de parler d'itinérance, mais c'est pas juste à l'intérieur», a-t-il dit.

Pensée comme une veillée de sensibilisation, la NSA attire depuis 21 ans l'attention du grand public sur les problèmes auxquels font face les sans-abri, à Montréal et dans 22 autres villes du Québec. «L'itinérance a augmenté chez les hommes, chez les femmes et chez les autochtones», a expliqué Pierre Gaudreau, du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). «Ce qui manque, c'est des moyens du gouvernement.»

Plusieurs personnes ont profité de l'occasion pour joindre leurs efforts à ceux de la NSA. C'est le cas de Sarah Tourangeau, 19 ans, qui, avec des élèves du cégep Marie-Victorin, a organisé une mobilisation éclair pour faire connaître la NSA. «Il faut être solidaire avec les sans-abri», dit-elle.

Le phénomène des sans-abri est en pleine expansion au Québec. «Les sans-abri sont plus visibles à Montréal, mais il y en a aussi à Terrebonne, à Rawdon, à Longueuil ou à Laval. Le problème est présent dans un grand nombre de villes», a dit Pierre Gaudreau, selon qui une politique globale sur le sujet est plus que nécessaire.