Bannir les bouteilles d'eau jetables, installer des bornes de recharge pour les voitures électriques et réduire du tiers les émissions de gaz à effet de serre: c'est le trio de choc parmi les 37 actions environnementales annoncées hier par le maire Gérald Tremblay.

Ces mesures sont contenues dans un vaste programme qui se veut «original et ambitieux», selon le bras droit du maire, le conseiller Alan De Sousa. Le Plan de développement durable de la collectivité montréalaise 2010-2015, un document de 123 pages, se veut essentiellement une synthèse des diverses orientations et décisions de l'administration Tremblay depuis quelques années. Il tourne autour de neuf objectifs très généraux, comme améliorer la qualité de l'air, assurer la qualité des milieux de vie résidentiels, améliorer la protection de la biodiversité et adopter de bonnes pratiques de développement durable.

Ces neuf grands thèmes se déclinent ensuite en 37 actions, qui relèvent de la Ville et de ses quelque 180 partenaires de tous horizons. On y promeut par exemple l'abandon de la dépendance à l'automobile, l'électrification des transports, la réduction de l'utilisation du mazout et la diminution de la consommation d'eau. On touche également à l'étalement urbain, au commerce équitable, au verdissement de la métropole et à la collecte de matières organiques. On y encourage l'expérimentation de solutions de remplacement aux abrasifs minéraux comme les sels de voirie.

En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Montréal montre encore plus d'ambition que ce qu'avait annoncé le gouvernement Charest à Copenhague en 2009. Alors que le Québec vise des émissions inférieures de 20% à ce qu'elles étaient en 1990, Montréal s'engage à une diminution d'environ 30% d'ici à 2020.

L'application de ce programme coûtera 1 million de dollars par année, a précisé le maire Tremblay en point de presse. «Ça va prendre une mobilisation additionnelle quand on regarde l'ampleur du défi, mais on n'a pas le choix. Au-delà des belles paroles, il faut agir concrètement.»

En 2005, le maire avait présenté un plan semblable dont «90% des recommandations ont été mises en application», a-t-il assuré. Lui qui, à titre de ministre de l'Industrie dans le gouvernement Bourassa, au début des années 90, avait fait la promotion des grappes industrielles a cette fois invité les Montréalais à saisir l'occasion d'exploiter «la grappe des technologies propres».

Projet Montréal a profité de l'occasion pour annoncer aux journalistes qu'on allait prendre le maire Tremblay au mot: une motion pour réduire l'utilisation des sels de voirie sera déposée au prochain conseil municipal, le 25 octobre. «On aimerait qu'ils saisissent la balle au bond, avec des objectifs plus clairs et des étapes précises, a expliqué Marc-André Gadoury, conseiller de Projet Montréal dans Rosemont-La Petite-Patrie. Il est possible de faire des gains substantiels sur ce point. Pas besoin de se relancer dans des expériences, elles ont déjà été faites ailleurs.»