Les aînés des Résidences Soleil de Pointe-aux-Trembles demandent depuis 2006 qu'un feu de circulation soit installé devant leur résidence pour les aider à traverser la rue. Mais malgré leurs nombreuses réclamations, rien n'a encore été fait dénonce l'un des occupants, Jacques Michaud, qui estime être littéralement «en prison» dans sa résidence.

«Notre résidence est loin des commerces. Si on veut aller faire nos commissions, il faut prendre l'autobus. Mais l'arrêt d'autobus est de l'autre côté de la rue Notre-Dame. C'est très passant comme artère. Pour la majorité d'entre nous, on n'a pas le temps de traverser la rue. On demande depuis 2006 qu'un feu de circulation soit installé pour nous laisser le temps de passer. Mais on ne nous répond jamais», déplore M. Michaud, 83 ans.

Selon lui, plusieurs résidants refusent de sortir durant l'hiver parce que traverser la rue Notre-Dame est trop dangereux. «Ça nous confine à l'isolement. C'est dommage», dit-il.

Pour faire bouger les choses, M. Michaud a lancé une pétition au début de l'année. Sur les 475 locataires des Résidences Soleil de Pointe-aux-Trembles, 300 ont signé sa pétition appuyant le projet de feu de circulation.

«J'ai alerté la Ville, l'arrondissement et le propriétaire de la résidence, Eddy Savoie. Rien n'a été fait», déplore M. Michaud. Le résidant s'attriste du fait que les demandes des aînés, qu'il juge tout à fait justifiées, ne reçoivent aucune attention. «Je ne vous mens pas, c'est comme être en prison ici! C'est tellement difficile de sortir qu'on reste en dedans, note-t-il. On n'a pas de soutien, ni d'écoute. C'est déplorable.»

Au cabinet de la nouvelle mairesse de l'arrondissement Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, on dit prendre la question au sérieux. Mme Rouleau a été élue le 6 juin dernier, après la démission du maire sortant Joe Magri pour des raisons de santé. L'attaché de presse de Mme Rouleau, Luc Tremblay, assure que dès l'arrivée de la nouvelle mairesse, la problématique des occupants des Résidences Soleil a été étudiée.

«D'ici deux semaines, on présentera le dossier à notre comité de circulation. Si tout le monde s'entend, on prévoit présenter ce dossier à la ville centre. C'est la ville centre qui peut agir dans la rue Notre-Dame», explique M. Tremblay.

À la Ville de Montréal. on explique qu'avant de pouvoir changer une installation sur une artère, une demande en bonne et due forme de l'arrondissement doit être faite.

«Peu importe qui s'occupe du dossier. On attend depuis 2006. C'est inadmissible. Il est plus que temps qu'on fasse quelque chose», martèle M. Michaud.