Le but de Julius Chogue Kirwa était clair: «Je veux gagner», a-t-il confié à La Presse, dimanche matin, alors qu'il attendait le signal de départ du marathon de Montréal sur le pont Jacques-Cartier.

Ses ambitions étaient réalistes, puisque le Kényan de 32 ans a remporté l'épreuve avec un temps de 2 heures, 17 minutes et 41 secondes.

La foule venue accueillir les coureurs à la ligne d'arrivée, au Stade olympique, a eu droit à une fin spectaculaire. Dans les cinq derniers mètres, le vainqueur a réussi à dépasser le Colombien Naranjo William, qui a terminé trois dixièmes de seconde plus tard. Épuisé, William s'est effondré en franchissant la ligne d'arrivée.

Julius Chogue Kirwa affichait pour sa part un large sourire. «C'était difficile, parce qu'il ventait», a dit le coureur, qui en était à son tout premier marathon au Canada.

Le premier Canadien à avoir terminé l'épreuve est le Lavallois Michel Lavoie, qui a terminé en 11e position. «C'était exceptionnel», a dit M. Lavoie, impressionné par le nombre de personnes venues encourager les participants.

Du côté des femmes, l'Éthiopienne Serkalem Abrha a remporté les honneurs, tandis que la deuxième position est revenue à la Longueuilloise Myriam Grenon.

Participation record

Tel que prévu, le 20e marathon de Montréal a battu un record de participation: près de 21 000 coureurs et marcheurs ont participé aux différentes épreuves (marathon, demi-marathon, 10 km et 5 km), soit 6000 de plus que l'an dernier.

Lundi, le directeur général du marathon, Bernard Arsenault, s'est réjoui du succès grandissant de la compétition annuelle. «Le nombre de coureurs est passé de 9500 il y a deux ans, à 15 000 l'an dernier, à près de 21 000 cette année, a-t-il souligné. Le marathon de Montréal figure désormais sur l'échiquier mondial.»

Selon lui, les coureurs ont eu droit à une température «idéale». Le temps était venteux, mais frais. Les températures trop chaudes diminuent les performances des marathoniens.

Dimanche matin, le mercure affichait 13 ºC sur le pont Jacques-Cartier. En attendant le départ, des coureurs avaient enfilé un sac à ordures pour se protéger des bourrasques de vent.

La fébrilité était palpable parmi les participants. Les coureurs d'élite se réchauffaient les jambes, regardant frénétiquement leur montre. D'autres faisaient le signe de croix, priant sans doute pour un bon chrono.

Le vainqueur, Julius Chogue, espérait alors terminer le marathon en 2h13 ou 2h14. «Je veux gagner. Je vais faire de mon mieux», a-t-il dit à La Presse, avant de souligner que chaque course était différente.

Le Montréalais Jean-Pierre Poli voulait lui aussi se dépasser, bien que les conditions météorologiques ne lui semblaient pas optimales. «Il y a beaucoup de vent et c'est un peu chaud», a indiqué le coureur de 45 ans.

À 8h40, le directeur général du marathon, Bernard Arsenault, a finalement donné le signal du départ aux côtés du porte-parole du rendez-vous, Bruny Surin. Quelques milliers de coureurs se sont élancés pour une course de 42,195 km dans les rues de la métropole.

Les participants ont suivi le parcours habituel. Après un détour par les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame, ils ont passé par le Vieux-Montréal et les arrondissements de Ville-Marie, du Plateau-Mont-Royal, de Rosemont-La Petite-Patrie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. La journée s'est terminée par une fête familiale au parc du Stade olympique.

L'an prochain, Bernard Arsenault souhaite modifier le parcours afin de le rendre plus agréable pour les participants. Il entend rencontrer l'administration municipale au début de l'automne pour en discuter. Établir un nouveau parcours coûte de 10 000$ à 15 000$.

«Le marathon de Montréal est encore un peu boudé par l'élite internationale, puisqu'il y a trop de montées et trop de virages à 90 degrés», explique M. Arsenault, qui aimerait montrer aux coureurs les plus beaux attraits de la ville.