La Société de transport de Montréal (STM) compte doubler ses revenus publicitaires et commerciaux en cinq ans. C'est ce qu'a indiqué son directeur général, Yves Devin, après qu'une étude de deux chercheurs britanniques eut placé le transporteur public en queue de peloton en la matière.

Richard Anderson et Stephen Glaister, de l'Imperial College de Londres, compilent chaque année des données sur 26 réseaux de métro et 13 réseaux d'autobus dans différentes villes du monde. Ils ont présenté les résultats de leurs recherches mercredi avec des membres de la haute direction.

De toutes les sociétés de transports étudiées par les experts, la STM est l'une de celles qui dépendent le plus des droits de passage qu'elle perçoit de ses usagers. À peine 2% de ses revenus proviennent de la publicité et des revenus commerciaux.

À titre de comparaison, certains métros asiatiques exploitent des centres commerciaux et louent des bureaux dans leurs installations. Ils parviennent ainsi à aller chercher près du quart de leur budget sous forme de revenus non tarifaires.

Le directeur général, Yves Devin, n'entend pas rester en queue de peloton. Il a donné au bras commercial de la STM, Transgesco, le mandat de faire passer la part de revenus commerciaux de 2% à 4% en cinq ans.

La STM installera bientôt un dispositif qui permet aux usagers d'utiliser leur téléphone cellulaire dans le métro, ce qui lui permettra de toucher des redevances de près de 2 millions par année auprès des entreprises de téléphonie. On étudie aussi la possibilité d'y déployer un réseau wi-fi.

Le transporteur songe également à augmenter les revenus locatifs qu'il tire de certaines stations. La station Jean-Drapeau, par exemple, fera bientôt l'objet de rénovations majeures. La STM compte en profiter pour aménager des bureaux qui pourront être loués et pour bâtir un musée du transport collectif.

Quant à la publicité dans ses installations, la STM étudie les pratiques qui ont cours dans d'autres métros du monde. Yves Devin assure toutefois qu'il n'est pas question de tapisser de réclames le métro et les autobus.

La STM parvient à garder ses finances à flot grâce à la productivité de ses employés, indique Richard Anderson. Mais elle pourrait faire mieux si elle améliorait ses revenus publicitaires.

«La STM n'a pas de très bons résultats dans ce domaine», affirme le chercheur.

Il souligne que d'autres métros disposent de panneaux publicitaires à la fine pointe qui permettent de générer des revenus beaucoup plus importants que ceux du métro de Montréal. Ils parviennent ainsi à diffuser certaines réclames pour la clientèle de jour et d'autres pour les usagers du soir.

«Plus de publicité entraînerait naturellement plus de revenus, explique M. Anderson. Mais en rendant les panneaux plus attrayants, il est possible d'augmenter l'offre publicitaire tout en gardant une ambiance conviviale pour les usagers.»