Marc Parent est l'un des deux cadres responsables du renouvellement de la convention collective au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Un dossier impopulaire, qui aurait très bien pu lui attirer les foudres des syndiqués.

Ce n'est pourtant pas le cas. Marc Parent continue d'être apprécié par la base, selon plusieurs policiers que La Presse a interrogés.

Son secret? «Le mot d'ordre avec Marc, c'est respect, selon un cadre qui a travaillé pour lui. De la direction à l'agent, du gai au pure laine en passant par les minorités.»

«Il ne joue jamais du grade pour convaincre, a ajouté ce cadre, qui a requis l'anonymat. Il est convaincu et il sait convaincre.»

Originaire de Québec, Marc Parent a été embauché au SPVM en 1984. Aujourd'hui âgé de 46 ans, il a occupé tour à tour les postes de patrouilleur, enquêteur à la section Moralité, alcool et stupéfiants et chef d'équipe du Groupe d'intervention tactique (GTI).

Marc Parent a tenté sa chance lors de la course à la direction de 2005. Après sa défaite, la direction lui aurait confié des fonctions moins en vue au SPVM. Il est tout de même resté loyal, souligne Jacques Bourgault, qui a dirigé son mémoire de maîtrise à l'ENAP. «Marc Parent est quelqu'un de patient, a dit M. Bourgault, professeur en administration publique. C'est un homme authentique et incroyablement droit.»

Père de deux adolescents, Marc Parent dirige la région nord du SPVM. Il est le seul des cinq candidats à résider sur le territoire qu'il gère.

Responsable du dossier de l'emploi de la force, M. Parent a instauré des règles d'éthique en la matière. Il a également été remarqué pour son approche à l'égard du profilage racial. M. Parent appuie notamment l'initiative du policier Evens Guercy, qui a fondé en 2005 le club de boxe L'Espoir pour les jeunes du quartier Saint-Michel.

«Marc Parent est un homme de terrain qui est très proche des policiers qui ont une vision communautaire», estime Mélissa Beaudet, qui vient de réaliser un documentaire sur le club de boxe L'Espoir, Les poings serrés.

Seule ombre au tableau: en 2004, Marc Parent, l'agent Jean-Yves Mailloux et la Ville de Montréal ont été condamnés à verser 5000$ à deux Montréalais d'origine algérienne pour les avoir maladroitement associés à un réseau qui finançait le terrorisme.

Les deux plaignants, Hocine Guellal et Hichem Ayoub, avaient été condamnés pour vol. Pendant une conférence de presse, en 1999, Jean-Yves Mailloux avait déclaré que les voleurs liquidaient les biens auprès de receleurs qui faisaient parvenir une partie des profits à des mouvements terroristes. Marc Parent, qui s'était chargé de faire l'introduction de la conférence, n'avait pas parlé de terrorisme.

La police avait plaidé que les médias avaient mal compris le message. Le magistrat a tout de même conclu que les policiers avaient commis une faute, sans toutefois avoir d'intention malveillante.

-Avec la collaboration de Patrick Lagacé